Expo-Photo Í  El Teatro : « Choucha », sous le regard de Manuela Maffioli

L’Espace d’arts plastiques Aire Libre d’El Teatro, animé par Mach, accueille depuis le 21 février et jusqu’au 5 mars 2012, l’exposition de

Expo-Photo Í  El Teatro : « Choucha », sous le regard de Manuela Maffioli

Un voyage et un témoignage poignants
L’Espace d’arts plastiques Aire Libre d’El Teatro, animé par Mach, accueille depuis le 21 février et jusqu’au 5 mars 2012, l’exposition de la photographe Italienne résidente en Tunisie : Manuela Maffioli. Quarante six photos numériques, prises sur le vif au camp de réfugiés de Choucha Í  Ben Guerdane, entre mars et avril 2011, racontent la situation désastreuse et misérable de ces travailleurs qui fuyaient la guerre en Libye.

Manuela Maffioli saisit les regards de ces réfugiés qui se trouvaient lÍ  malgré eux et seulement pour fuir la mort qui les guettait Í  chaque instant. L’artiste, qui a déjÍ  exposé l’année dernière, au même lieu et Í  la même période, ses photos retraçant le sit-in de la Kasbah 1, Í  Tunis, dit d’ailleurs et en substance Í  propos de ce qu’elle a vécu au camp des réfugiés de « Choucha » : « le message secret de Choucha, malgré toute la misère de la tragédie en arrière, a été pour moi, le grand cœur de l’Afrique noire et du Bengladesh venus chez nous en Tunisie Í  cause des derniers événements historiques ». Manuela Maffioli a choisit, tout d’abord, de prendre ses photos, du moins dans leur grande majorité, en noir et blanc, Í  l’exception de quatre photos en couleurs. Elles ne leur manquaient seulement que d’être sous support argentique, comme au bon vieux temps de la photo, pour effectuer encore mieux et ainsi ce voyage Í  travers le temps qu’effectuait la photographe. Son instinct d’artiste lui a permis de révéler cette atmosphère exceptionnelle qu’elle vivait, de jour en jour, avec ses bonnes et mauvaises surprises. « Je n’arrive pas Í  m’expliquer la raison, de vivre une atmosphère très surréaliste », dit-elle encore dans son texte. Le détail choque sur chacune des photos, selon quel que soit le plan choisi, d’ensemble, rapproché, ou en gros plan. Les regards égarés, tristes, ou heureux se croisent et s’entrecroisent. Les détails sont aussi important les uns que les autres chez les adultes et les enfants réunis. Une exposition documentaire riche et d’un niveau artistique qui mérite le respect. Elle éternise, en effet, des moments historiques forts et des situations inimaginables vécues sous nos cieux par des milliers de réfugiés africains et asiatiques durant la guerre vécue par la Libye durant sa révolution, en 2011. A visiter absolument !

B.L.