
Une rencontre et un voyage
Initiée par l’Association Artistes Plasticiens sans Frontières, sous l’égide du ministère de la culture, le Centre national d’Art vivant du Belvédère présente, depuis le 20 avril et jusqu’au 1er mai 2012, une exposition collective d’arts plastiques, sous l’intitulé d’ « Art sans frontières ».
Dix sept artistes-peintres tunisiens, français et suisses, y participent, pour y exprimer des airs de liberté et d’amitié, mais aussi la légalité et la dignité. Et ce sont treize femmes et quatre hommes, des deux rives de la Méditerranée, qui se trouvent réunis pour la bonne cause de l’art, pour une entente et un dialogue artistique et pour partager de multiples expressions. L’exposition occupe les deux niveaux de l’espace. Et Í première vue, c’est l’art éclaté qui nous sourit sous la forme d’installations, de tableaux qui débordent vers le sol…Bref, il s’agit lÍ , d’un échantillon d’une expression de l’art moderne, en toute liberté. Rafika Dhrif propose des œuvres qui « résultent d’une composition spontanée…le fruit d’une gestualité bien prononcée », comme elle l’exprime elle-même. Une rencontre et un voyage d’une rive Í l’autre. Saida Dridi, pour sa part, expose une installation céramique ; « un chemin de l’après », ou une « flamme sacrée ». L’image du feu, n’exprime-t-elle pas des sentiments intenses ? Voire une image de l’amour ? Alia Kateb reste fidèle Í une peinture vivante, colorée, forte et spontanée. Elle peint désormais ce qu’elle ressent d’amour Í sa famille dans un triptyque en acrylique sur toile. D’autre part, elle affiche son parcours familial dans un ensemble de photos de famille ; une installation iconographique qui lui appartient et qu’elle nous offre en partage. Pourquoi pas ? Quant Í Amel Zaͯem, elle nous surprend une nouvelle fois par ses recherches plastiques. L’impression de calligraphie, les panneaux-mousse, le collage sur résine et le collage sur résine, constituent les techniques de ses œuvres ; pour chanter la liberté, la paix et la solidarité et également l’Autre et elle. Marie- Noëlle Remy (Mano), avec son triptyque en acrylique sur toile, raconte un « espace silence. » Elle dit, d’ailleurs, que « peindre, c’est approfondir son être. » Yves Delassard, par l’usage de l’acrylique sur papier et une installation de pièces de bois peintes, a une « envie de parler de mouvement, plutÍ´t que de démarche » ; s’attachant au corps et Í ses mouvements. Lamia Guemara, quant Í elle, son triptyque : « Bleu de Prusse » Í l’huile et fil de chirurgie, insiste sur le regard triste d’un personnage marqué par le désespoir. Mylène Peyreton, Í travers son installation de vingt encres sur papier et « Ordre et désordre », sur aluminium, partent du carré, dans une thématique commencée depuis plusieurs années. Pour Patrick Maillard lui aussi propose un triptyque o͹ les couleurs, les lignes et les écritures se trouvent réunis. Nadia Zouari, quant Í elle, reste fidèle Í l’abstraction suggérée ; une superposition de différentes strates. « Ma peinture, dit-elle, doit rester un vecteur d’émotions. » La suissesse Anita Rumpf et son installation formée de personnages en blanc et en papier de soie, sont de tendres prémices pour nouer une idylle. D’autre part, l’installation photos de Marwen Trabelsi exprime une impression marine. Arbia Loudhaief, ses tornades et ses espoirs, en huile sur toile, expriment un air de liberté. Kmar Garbaa Ben Abdallah nous fait voyager en mouvement et en lumière. Anne Marie Lacaille et ses « Regards de femme », en six tableaux en techniques mixtes, sont le fruit de ses passages en Algérie et de ses origines méditerranéennes : tunisienne, française, algérienne et maltaise. Un hommage Í toutes les femmes du monde. Enfin, Mourad Habli s’attache Í exprimer par ses sculptures la symphonie des vents. Une exposition Í ne point rater de voir !
B.L