Une très belle exposition rétrospective intitulée « Dans l’atelier de Jellal Ben Abdallah » se tient actuellement et jusqu’au 19 juin Í Ghaya Gallery, Í Sidi Bou Saͯd, le village de l’artiste. Une belle initiative d’Aycha Ben Khalifa et Amira Trabelsi, maÍ®tresses des lieux, avec la complicité d’Amine Bouker, dans la mise en place de l’exposition. Amine Bouker est d’ailleurs l’auteur du livre « Jellal Ben Abdallah, sous l’artifice, la simplicité. »
Le doyen de nos artistes plasticiens et Í l’occasion de cette nouvelle exposition nous introduit non seulement dans l’intimité de son atelier, mais nous ouvre également les pages de son enfance, l‘enfance de l’art quand l’envie de dessiner s’est emparée de l’artiste en puissance qui s’est découvert cette passion sur ses cahiers d’écolier entre 1929 et 1934. Cela allait évoluer vers un penchant, sinon une spécialisation dans la miniature qui va révéler son talent utilisant judicieusement les signes et les symboles traditionnels tunisiens. Les couleurs ne sont pas sans l’intéresser dans la mesure o͹ il réalise des travaux Í l’acrylique avec un chromatisme édifiant. Et dans son texte de présentation de cette exposition, Lyes Annabi, enseignant d’histoire de l’art, insiste sur le fait que « la matière d’un atelier est Í l’artiste ce que « le chef-d’œuvre inconnu » est au romancier, c’est-Í dire le Prométhée de la création, le feu de la forge, la folie de l’idéal en gestation. »
Il rappelle, d’un autre cÍ´té « qu’Í l’occasion de cette rétrospective, une partie non négligeable de cette matière brute apparait pour la première fois, au grand jour…Il convient mieux de rappeler qu’un atelier d’artiste est fait de tatonnements, de reprises, de rafistolages, de buissonnements, de créations balbutiantes, de griffonnages au coin de textures improbables… » Ces détails apparaissent, en effet, dans cette exposition-surprise qui vient mettre Í nu le travail de Jellal Ben Abdallah. Ce dernier, très discret et ne paraissant jamais dans les médias, livre Í son public quelques détails pouvant éclairer sur sa longue démarche artistique. Sans pour autant l’avoir rencontré (nous aimerions bien le faire), nous pénétrons dans l’univers spécifique de notre artiste créateur. Une exposition qu’i ne faut point rater de voir.
B.L.