
Sous le titre de « Et la vie continue », l’artiste plasticien, enfant de Kélibia, Raouf Gara, tient son exposition personnelle de peintures sur toile et sur stratifié et de sculptures Í la Maison des Arts du Belvédère, jusqu’au 14 juin. Un retour joyeux d’un artiste qui n’expose pas assez depuis belle lurette.
Mais Raouf Gara nous surprend aussi Í travers ces nouvelles œuvres o͹ il explose de générosité. Dans ses peintures abstraites, l’enchevêtrement des formes et des couleurs devient des compositions qui insistent sur le détail d’un mouvement, d’une lumière, ou d’une couleur. Ses travaux semblent lacunaires, mais la texture est transparente. L’artiste ne reste pas indifférent aux événements du 14 janvier et Í d’autres batailles imaginaires, celles-lÍ . Raouf Gara insiste encore plus sur l’évocation de ses souvenirs par tableaux interposés. Et faut-il lire en profondeur les œuvres de notre artiste ? Ces dernières s’affichent toutes chargées de splendeur. Cette dernière est un hommage au poète Mohamed Sghaier Ouled Ahmed, récemment disparu. L’arrivée du printemps, le chant et le champ de l’oiseau.
Et la mer ? Sachant que cet artiste plasticien vit Í Kélibia, lÍ o͹ son atelier-maison est face au port de pêche. Le spectacle est une transparence bleue et l’émeraude et le diamant sont présents. Evoquant son exposition, Raouf Gara a écrit : « Il m’arrive de me souvenir, dans mon atelier, de mes amis de la fin des années soixante dix Í Tunis, de nos rencontres et de nos cercles de discussion artistiques en compagnie du grand peintre Ammar Farhat, du journaliste Raouf Khnissi, du musicien Sadok Thraya et d’autres artistes. C’était le gai savoir, l’humour et l’amitié. On se voyait presque chaque matin et nos rencontres se terminaient avec quelques- uns dans une taverne. Par cette exposition, j’entends rendre hommage Í tous ces artistes et créateurs disparus.
Les sculptures, en séries, ou en petits format, se situent entre la représentation formelle et les créatures bizarres imaginées par l’artiste. Des travaux qui donnent Í réfléchir et qui questionnent la vie et la mémoire. Une exposition rétrospective o͹ l’artiste rend hommage Í ses amis disparus avec des souvenirs plein la tête. Une visite est suggérée.
B.L.