Exposition « Etre…Monde » de Mohamed Chelbi Í  la Maison des Arts

La nouvelle exposition de l’artiste peintre tunisien Mohamed Chelbi qui se tient Í  la Maison des Arts jusqu’au 17 décembre surprend, étonne e

Exposition « Etre…Monde » de Mohamed Chelbi Í  la Maison des Arts

Une peinture éclatée et des visages aussi

La nouvelle exposition de l’artiste peintre tunisien Mohamed Chelbi qui se tient Í  la Maison des Arts jusqu’au 17 décembre surprend, étonne et séduit aussi. Une plongée dans les méandres du ras-le bol.

Ce plasticien, avec près d’une centaine d’œuvres réalisées essentiellement entre 2000 et 2015, occupe les cimaises des deux niveaux de cet espace pictural. Et sans aucune prétention, cette exposition constitue l’un des événements picturaux majeurs de la saison artistique 2015-2016. Car l’univers expressionniste toujours défendu par Mohamed Chelbi  ne laisse pas indifférent. Cet artiste crée et invente tout en sortant des sentiers battus de la création. Le désarroi, la tristesse et les réalités aberrantes de notre quotidien constituent ses sujets de prédilection, sinon l’ensemble des sujets de ses œuvres. La presque totalité des tableaux représentent des visages humains qui frÍ´lent le cÍ´té animal et le cÍ´toie, parfois. Ce n’est point d’animosité qu’il s’agit. La peinture est éclatée et les visages aussi.

Les titres choisis pour chacune des œuvres y collent parfaitement dans l’esprit raleur et gouiailleur de l’artiste. Ce dernier prend et assume sa responsabilité d’artiste pour raconter et dénoncer et non pas pour caresser au niveau du poil. Il prend Í  contre-pied ses visiteurs et tous les autres, les blasés, par exemple, mais surtout les meurtris pourtant et encore vivants. Le titre de l’exposition, Í  savoir « Etre…Monde » renvoie Í  l’être humain d’aujourd’hui, le Tunisien, en l’occurrence qui se trouve dans un carrefour de problèmes insurmontables. La couleur y est vive ou triste pour exprimer des situations invivables qui perdurent. L’être humain dans son monde est ainsi raconté et décortiqué. Ses états d’ame, ses rêves et ses folies n’échappent pas en plus au pinceau de l’artiste.

Et c’est comme si tous les personnages de l’artiste Mohamed Chelbi appartenaient Í  la même famille. Ils se ressemblent terriblement. Et quand on revient sur l’un ou l’autre des tableaux qui nous clignent del’œil, on s’aperçoit qu’il s’agit du même parsonnage. Le pauvre ! Dirait-on ! Mais surtout « chienne de vie ! » Et qu’ils soient positifs ou négatifs, les êtres représentés par le pinceau Mohamed Chelbi accrochent. Car ils sont pitoyables et parfois déshumanisés. C’est la représentation de l’absurdité de la vie. Une exposition qui vaut absolument d’être visitée.

B.L.