Regards croisés et oniriques
C’est une belle et intéressante exposition placée sous le thème de « Ferayjya » d’un groupe de femmes artistes qui se tient Í la galerie Gorgi, Í Sidi Bou Saͯd.
Une multitude d’œuvres en dessins et en sculptures nous y accueillent. L’onirisme y est comme de rigueur Í travers des images rapportées du rêve certes, mais qui racontent autrement, sinon telle qu’elle la réalité. Des expressions éclatées s’y rencontrent et mieux encore, on y trouve une filiation entre les différentes expressions par techniques interposées. Les langages sont rapprochés pour dire des aberrations et des vérités qui dérangent. Rym Karoui fait dans la sculpture, la technique mixte sur toile et l’installation Í la résine avec des chiens et des petits bonhommes, des bustes de femmes, des icÍ´nes et des lapins. Un monde semblant enchanté. Feryel Lakhdar, de son cÍ´té, utilise la technique mixte sur papier, l’acrylique sur toile et la sculpture en tissus.
Elle préfère ne pas nommer ses œuvres, offrant ainsi l’occasion au visiteur d’interpréter et de comprendre ses propos par dessins interposés. Cette artiste maÍ®trise la ligne et la couleur. Quant Í Ymen Berhouma, elle préconise la peinture éclatée pour vaincre les non-dits et les plaies vécues. Une femme éternellement libre qui utilise une technique mixte sur papier et sur toile. Pour sa part, Aͯcha Filali, avec des sculptures en fer forgé et en bois, porte un regard tendre sur sa société. On retrouve dans ses oeuvres le social dans ses multiples prolongements. Pour Intissar Belaͯd, cinéaste de formation, elle offre Í voir plusieurs collages en noir et blanc et en couleurs o͹ elle insiste sur les aberrations sociopolitiques qui régissent notre monde actuel. Un cri pour l’humanisme.
Une exposition qui accroche et qui mérite le déplacement pour retrouver les « Frayjya » sur un monde fou, ces artistes déjÍ habitués des cimaises de la galerie Gorgi, Í Sidi Bou Saͯd que dirige avec beaucoup d’amour et affection l’artiste Aicha Gorgi.
B.L.