Références ancestrales et talent annoncé
C’est une belle exposition, placée sous le thème du Mergoum, que le plasticien Abdelhamid Sakli tient jusqu‘au 23 avril Í la galerie Saladin, Í Sidi Bou Said. Des variations artistiques sur un thème traditionnel.
Quelques trente deux tableaux illustrent, en effet, le travail de recherche, de questionnements et d’imagination qu’effectue l’artiste autour du Mergoum. Sa manière Í lui de le voir et de le concevoir, sous la forme d’une œuvre plastique, nous surprend agréablement. Car il est resté fidèle aux nuances et aux motifs qui caractérisent ce tapis traditionnel du Sud tunisien et qui raconte le quotidien, l’architecture, les us et coutumes de ces régions du sud avec leurs couleurs spécifiques. L’ocre jaune, couleur du Sahara, y est omniprésente. Le travail d’Abdelhamid Sakli est un voyage artistique qu’il entreprend, amenant avec lui ses visiteurs, qui n’en sont qu’ébahis par la simplicité du travail, certes, mais qui renvoie Í bien des références ancestrales, source première d’inspiration de ce plasticien. Son style et ses techniques Í l’acrylique sur toile et sur bois, déterminent son travail.
De plus, les titres attribués aux œuvres, correspondent bien Í leur contenu. Une manière de réinventer le Mergoum sous l’aspect d’un tableau de peinture. Chacun s’y retrouve que l’on soit fin connaisseur de ce tapis traditionnel, de l’histoire de l’art, ou le commun des visiteurs. Le dialogue avec le Mergoum et avec le visiteur, semble déjÍ établi par l’artiste, si bien qu’on suit, pas Í pas, les pérégrinations de l’artiste, ses propres visions et ses interprétations du plus simple des détails. Les rythmes architecturaux, les vibrations, la sérénité, qui est très présente dans cette exposition, les signes et les symboles, qui constituent les motifs essentiels du Mergoum, se rencontrent et s’entrecroisent. Elles forment des compositions nouvelles inspirées de la matière première et imaginées. Le fruit du travail est plutÍ´t des aspects de notre patrimoine, qui donnent leur titre Í plus d’une œuvre.
Une exposition-découverte d’un artiste, dont c’est la seconde exposition personnelle, après celle tenue Í la Médiathèque de l’Ariana, en 2013. Abdelhamid Sakli, qui a enseigné les arts plastiques en Tunisie et au Maroc, a également participé Í des expositions de groupe de l’Association tunisienne d’éducation artistique. Une visite s’impose.
B.L.