
La plasticienne tunisienne Héla Ammar expose en solo jusqu’au 20 mai ses différents travaux Í la galerie « Le Violon bleu », Í Sidi Bou Saͯd, sous le thème de « Move the lines /And then the fate has to obey.»
D’emblée, le visiteur est séduit par les œuvres mises Í vue, car ces dernières, autant elles paraissent simples, autant elles tournent en dérision le commun des visiteurs. Elles sont, d’un autre cÍ´té, entassées de sens et de recherche et avec beaucoup de minutie. L’art contemporain y est dans ses plus beaux atours. Le titre de l’exposition choisi par l’artiste dans la langue de Shakespeare, renvoie et prend ses sources du célèbre poème d’Abou Al Kacem Chebbi « Iradatou al hayet » (La volonté de vivre), qui, comme l’indique l’artiste dans un texte accroché parmi les œuvres et qui accompagne l’exposition, « a marqué avec le reste de son œuvre un tournant dans la poésie arabe et une rupture avec le conservatisme littéraire mais aussi religieux de l’époque. » Héla Ammar ajoute encore « Je reviens sur la pensée volontariste de ceux qui, comme Abou Al Kacem Chebbi ont marqué notre histoire. »
L’exposition, qui occupe les deux niveaux de la galerie, est présentée sous plusieurs parties en photographies et installations. Les photos numériques, en tirage fine art sur papier hot press bright forment les « Lignes de fuite. » Des photos en noir et blanc entre ciel et mer o͹ l’on peut distinguer les mouvements de la lumière et des vagues. La seconde partie intitulée « The path » est une pièce unique en broderie sur soie. Le chemin des lignes est-il tracé ? Quant Í la partie « Matière sensible », il s’agit de pièces uniques d’un gaufrage sur canson et papier japonais. « The path II » est une installation plexiglass. « Move the lines » est une autre broderie en pièces uniques sur photo numérique, tirage fine art sur papier hot press bright. « Je convoque la mémoire et conjugue au futur les lignes du présent », pouvons-nous lire, en substance, dans le même texte de présentation de l’exposition.
Les mots de Chebbi, ajoute l’exposante « continuent de résonner avec une particulière intensité…Ils nous rappellent que le libre arbitre est la seule alternative Í toutes formes d’aliénations. » Une exposition-réflexion sur ce qui nous entoure. D’autres installations en gaufrage, broderie et collage sur papier nous interpellent sous le nom de « A past for the future. » Des écritures sont également exécutées en technique mixte, de même que d’autres photos numériques, des « Hidden portraits. » Une exposition qui vaut le coup d’œil.
B.L.