
C’est une rencontre artistique insolite que nous propose la galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd, depuis le 22 octobre et jusqu’au 3 novembre par l’organisation d’une exposition intitulée « Séquences » d’un duo de plasticiens formé par la russo-tunisienne Olga Malakhova et Ali Fakhet, le designer graphiste et l’artiste pluridisciplinaire.
Et bien que les styles diffèrent énormément, le point commun entre les deux artistes peintres est ce qu’ils appellent par « Séquences », des moments de vie qu’ils éternisent par le truchement de leur palette ou de leur plume. La dualité formée par l’homme et la femme dans leurs moments amoureux et de rêve, est ainsi mise à vue. Olga Malakhova utilise la technique de l’acrylique sur toile, alors qu’Ali Fakhet dessine au lavis des traits réalistes. Le « féminin sacré » s’annonce sur plusieurs tableaux d’Olga Malakhova. Une rencontre entre la peinture classique et celle défendant une nouvelle approche du réel. La plasticienne nous promène à travers des « Orients multiples » pour raconter la femme dans toute sa beauté et sa grâce. La femme de tous les temps. Les séquences de sa vie dans ce qu’elle a de sacré et d’éternel y sont ainsi racontées.
L’intensité de la couleur, de la lumière et des motifs tunisiens revient précisément avec ceux traditionnels de Gafsa, des mythes et des légendes locales, carthaginoises, pour remonter le temps. Le volet russe se traduit à travers les poupées matriochkas. Les œuvres sont une construction-composition de formes, de couleurs et de mouvements. Car faut-il bien observer les nuances et les détails de chaque tableau pour s’apercevoir de l’influence qui s’en dégage. Ali Fakhet, pour sa part, jongle inlassablement avec le lavis pour n’utiliser qu’une seule couleur, celle-là même qui lui fera obtenir différentes intensités de couleur. Ses séquences racontent également la femme, à travers quelques tableaux. Femmes souriantes, drapées d’un Safsari, danseuses, ballerines, ou bergères, leurs mouvements sont comme pris sur le vif par Ali Fakhet.
Ce dernier y insiste sur les détails des formes par trait interposé. Une intéressante exposition qui ne manquera pas de séduire ses visiteurs. Cette exposition se tient, rappelons-le, jusqu’au 3 novembre à la galerie Saladin, à Sidi Bou Saïd.
B.L.