Une rencontre insolite
C’est une belle exposition qui se tient actuellement Í la galerie Saladin, Í Sidi Bou Saͯd, réunissant trois femmes plasticiennes : deux américaines : Jo Ann Morning et Rebecca Mann et une tunisienne : Nahla Weslati. Autant leur style diffère, autant leur travail accroche. Toutes trois vivent Í Hammamet et leur amitié les a amenées Í exposer Í Saladin.
Le vernissage de cette exposition-rencontre entre deux américaines de naissance et tunisiennes de cœur et une artiste tunisienne a eu lieu le 20 décembre en présence d’un grand public. L’exposition se poursuivra jusqu’au 15 janvier 2015. Elle raconte, par touches interposées, la féminité, la beauté de la Tunisie et une certaine vision de la vie. Des idées qui se dégagent Í travers ce rendez-vous pictural insolite. Et ce sont les travaux de Nahla Weslati qui nous accueillent Í l’entrée de la galerie. Cette artiste expose depuis 1995 Í Tunis et Í l’étranger, en groupe et en solo.
Elle nous offre Í voir et Í apprécier une variation sur le thème des signes en techniques mixtes, en techniques mixtes sur bois et en acrylique sur toile. Mais de quels signes s’agit-il ? Il s’agit de ceux berbères, nous a-t-elle indiqué, tout en insistant que ce n’est pas de la calligraphie, autant que ce sont des signes qui datent de milliers d’années. Elle nous propose une dizaine d’œuvres, dont quelques-unes sont des diptyques et des triptyques. A partir de ces signes berbères, pour y rester, cette artiste compose sur des fonds gris- bleu, donnant libre-court Í son imagination, tout en s’accrochant au patrimoine. La lumière se dégage et rend l’œuvre encore plus belle et plus appréciable.
Chez Jo Ann Morning, nous retrouvons la femme, sa beauté et sa magie enivrante dans des tableaux de peinture et de gravure. Les titres choisis sont majoritairement en anglais.
Cela donne plus chic et plus léger, comme « Lady in red », « Mode modesty », « Body scape », ou « Medina dreamscape » et « Medina evening. » C’est dans un monde de douceur, de calme et de volupté o͹ nous emmène cette artiste plasticienne amoureuse de la Tunisie. Des attitudes, des ambiances et des enchevêtrements de couleurs, de mouvements et de lumière nous emportent.
Pour sa part, Rebecca Mann, qui a souvent exposé en Tunisie, revisite encore mieux l’univers des femmes en techniques mixtes, Í l’huile, et au crayon. Le corps de la femme y est mis en évidence. Sa nudité et sa sensualité ne laisse pas indifférent. L’habilité de l’artiste nous laisse croire qu’il s’agit d’une peinture extrême orientale avec la finesse des lignes, des formes et des couleurs qui nous sont proposés. Une exposition qui vaut absolument le déplacement, en cette fin d’année 2014.
B.L.