Exposition « Transe de Bouabana » Í  la Galerie Alexandre Roubtzoff : La poésie du trait

C’est une grande exposition dédiée Í  l’artiste peintre tunisien Habib Bouabana (1942-2003) et intitulée d’ailleurs « Transe de Bouabana �

Exposition « Transe de Bouabana » Í  la Galerie Alexandre Roubtzoff : La poésie du trait

C’est une grande exposition dédiée à l’artiste peintre tunisien Habib Bouabana (1942-2003) et intitulée d’ailleurs « Transe de Bouabana » qu’organise jusqu’au 29 janvier la galerie Alexandre Roubtzoff, à la Marsa. Elle réunie pas moins de quarante œuvres à l’acrylique sur toile et sur papier et au feutre sur papier.

Réalisées dans les années quatre vingt dix du siècle dernier, une période très féconde chez cet artiste anticonformiste, elles racontent les pérégrinations de cet artiste bohémien à travers la ville de Tunis. Ses personnages
appartiennent au bon peuple qu’il chérissait à outrance. Et c’est une poésie de couleurs qu’il proposait à ceux qui l’aimaient et avaient compris sa petite et sa douce folie de vivre. Les portraits y sont légion. Bouabana rend hommage également à plusieurs grands maîtres de la peinture : de Dongen, le peintre français d’origine néerlandaise, à Modigliani, le peintre italien auquel Bouabana est comparé par ses amis férus de sa peinture et par les critiques d’art de la place, à Matisse, le peintre français, à Botéro, l’aquarelliste et sculpteur colombien et à Paul Klee, le célèbre peintre allemand qui a visité la Tunisie en 1914 et en a été subjugué.

Le trait particulier de Bouabana qui vire au croquis, nous fait partager son grand amour pour la femme. Il dégage, en même temps, son point de vue sur des phénomènes de la société tunisienne. Il rend compte de tout ce qui le tracasse au milieu de la grande ville. Il est le témoin de son époque et n’hésite pas, de ce fait, à en rendre compte. Même la mariée ne semble pas heureuse et a une tête triste. Les amoureux sont également mal dans leur peau. Cela traduit la vision quelque peu pessimiste de Bouabana qui « crache » le morceau, la vérité que d’autres artistes n’osent pas divulguer à travers leurs oeuvres. Les femmes portent parfois des prénoms, comme Fatima. Et le bar n’y est pas en reste. Une exposition à visiter absolument pour revivre les atmosphères préférées de Bouabana et pour goûter à ses transes amoureuses.

B.L.