
« Un, personne et cent mille » de Hamadi Ben Neya
Un souffle simple et créateur
Pour sa première exposition personnelle qui se tient actuellement Í la galerie « Efesto-Salon des Artistes » Í la Marsa, Hamadi Ben Neya réussit un coup de maÍ®tre en nous proposant le résultat de ses travaux de sculpture sur métal : entre acier et fer.
Cet artiste et artisan sculpte le métal pour inventer/réinventer « un, personne et cent mille » personnages, animaux, ou d’autres créatures, peut-être ? Partant du titre de cette exposition, il s’en va, avec beaucoup de talent, réaliser des masques et des objets qui pourraient faire songer Í des animaux ou Í des monstres. D’autres matières de consommation alimentaire, tels les légumes et objets du quotidien y sont revus Í la manière de l’artiste. Il semble se laisser prendre Í son imaginaire flamboyant et fécond et Í sa folie créatrice. Les masques demeurent étranges et grimaçants. C’est un univers presque onirique et au bord du fantastique qui lui permet de se poser des questions et d’inviter son visiteur Í en poser d’autres encore.
Il y raconte son quotidien autrement avec beaucoup d’humour et de gaieté. Ne vaut-il pas rire de ses maux, plutÍ´t ? D’un autre cÍ´té, la récupération d’une matière rouillée permet de créer des compositions inattendues et belles Í voir. Entre les œuvres accrochées, particulièrement les masques et celles Í même le sol, comme les squelettes de dinosaures, la randonnée est riche en bonnes et en mauvaises surprises. Hamadi Ben Neya nous raconte simplement la bêtise et l’anachronisme qui meublent notre quotidien et semble s’en nourrir !
Le souffle personnel de ce sculpteur permet de créer des installations, s’il le faut, étant donné la richesse des thèmes qu’il aborde. Il ne se limite pas Í l’improvisation, car il essaye de raconter Í la fois la beauté terrestre et le cÍ´té spirituel de l’être humain par le biais d’une matière peu exploitée par ses pairs.
Cette exposition se tient jusqu’au 30 juin 2013 et mérite amplement le détour.
B.L.