Le renouvellement selon Naceur Louati
Il expose une quinzaine d’œuvres récentes, depuis le 8 et jusqu’au 28 mars 2012. L’artiste plasticien Naceur Louati a choisi les cimaises de la Galerie Ali Guermassi, située sur la plus célèbre et la plus populaire des rues marchandes de Tunis ; la Rue Charles De Guaulle, en l’occurrence. Et lÍ , il n’y fait pas dans l’habituel, car il invente, son propre langage, dirait-on, usant de techniques mixtes et sous des formats moyens.
A-t-il trouvé lÍ l’astuce de nommer autrement le changement d’une société, d’une politique, d’un mode de vie ? Car le mot changement a déjÍ été consommé et galvaudé, si bien qu’il ne porte plus de sens chez nous. En choisissant le terme du renouvellement, son expression, sinon son exposition, raconte, tout d’abord, Í travers quelques tableaux, la révolution du peuple tunisien et la colère de cette révolution. Cela n’empêche pas l’artiste, malgré le nombre très limité d’œuvres exposées, de parler ensuite de croyances, de voyageurs clandestins et de la cause palestinienne, avec l’humiliant mur de séparation, par exemple, sujets Í´ combien d’actualité et très brÍ»lants en plus. Chaque tableau nous prend et nous surprend dans ses enchevêtrements, dans ses matériaux divers ; o͹ la céramique cÍ´toie la peinture et la terre pour donner lieu Í des formes arrondies et magiques en spirales et en lignes continues. Naceur Louati refait-il le monde, en parlant de renouvellement ? Toute révolution ne peut-elle pas rimer avec renouvellement ? Ici, l’artiste est épris de liberté de penser et de concevoir son monde Í lui, son expression propre pour nous révéler ce qu’il pense de la vie, tout simplement. La matière qu’il invente, ressemble quelquefois Í des corps fossilisés, inertes, qui s’ouvrent sur une nouvelle vie, peut-être. Le concret est dans l’abstrait et vice-versa. La vie sera-t-elle faite de lendemains meilleurs ? Semble nous dire le plasticien Í travers cette intéressante exposition.
B.L.