Exposition Í  la galerie Saladin Dualité de beautés

Exposition Í  la galerie Saladin Dualité de beautés


Une double exposition se tient depuis le 12 et jusqu’au 31 janvier 2013 Í  la galerie Saladin Í  Sidi Bou Saͯd avec les œuvres des deux artistes plasticiens français : Christian Guillon et Etienne Audfray. Ces deux artistes n’ont pas fait le voyage Í  Tunis, mais nous saluent, en quelque sorte, Í  travers leurs œuvres respectives. Une randonnée riche en couleurs.

Christian Guillon excelle et en toute sincérité dans ses huiles figuratives. Il représente des lieux rêvés, mais aussi d’autres paysages de Tunisie (de Djerba, Í  Sidi Bou Saͯd et Í  Bizerte) et de France (Provence, Cévennes et Camargue) Í  travers des œuvres éclatantes de lumière et chantant la vie et la beauté. Il nous surprend admirablement en revisitant des lieux et en éternisant des mouvements.

Le monde des fleurs ne lui est pas étranger également. Est-ce lÍ  son pêché mignon ? La tendresse des fleurs accompagne celle des êtres et des lieux qui lui sont chers en Tunisie et en France. « La peinture est en moi, dit-il. Elle exprime ce qu’il y’a de plus profond en moi-même. Quand je peins, je mets en valeur ce qu’y’a de plus vrai en mon for intérieur.
 
Dans une telle optique, on ne peut pas mentir, on ne peut qu’être sincère. » De la peinture de Christian Guillon, se dégage le rapport des couleurs avec les sentiments.
Cet artiste nous gratifie de quelques unes de ses sculptures en petit format. La nudité et l’insouciance s’en dégagent. C’est une atmosphère empreinte de silence, de calme et de volupté qui nous enveloppe. Le déclic a lieu et le feed-back ne se fait point attendre. Un bain de jouvence qui nous délivre de nos maux, ne serait-ce que pour quelques instants. Il nous transporte vers un univers o͹ la liberté porte bien son nom. Les critiques ne tarirent pas d’éloges sur l’œuvre de ce plasticien.

En promenant notre regard dans les dédalles de la galerie, les dessins d’Etienne Audfray nous clignent de l’œil. Et il y’a comme une ressemblance, voire une continuité avec les œuvres de Christian Guillon. Nous sommes dans le vif du sujet ; celui de l’amour de la femme et nue de surcroit. « Les dessins d’Etienne Audfray sont, en effet, ceux d’un sculpteur », comme l’affirme le critique d’art Si Mustapha Chelbi. Et toujours selon Si Mustapha, cet artiste est l’auteur de 10 000 dessins et esquisses.
 D’o͹ la valeur du dessin dans le monde pictural. Je demandais en 2005 Í  notre grand et défunt artiste-peintre Si Abdelaziz Gorgi sa vision de la peinture. Il m’avait alors répondu : « Parlez-moi de dessin, en premier lieu ! » C’est dire la valeur du dessin qui reste Í  la base de toute création plastique.

Car, faut-il le rappeler, Si Abdelaziz Gorgi faisait du dessin, de la peinture, de la sculpture, de la céramique et de la mosaͯque. Et pour revenir Í  Etienne Audfray, ce dernier se définit comme un dessinateur, puis comme un sculpteur. Une fort belle exposition Í  ne pas rater, sous aucun prétexte !

 B.L.