Il y’a de la poésie et beaucoup plus encore dans la peinture d’Antonella Carbonaro, une plasticienne sicilienne qui expose actuellement et jusqu’au 5 de ce mois Í la Galerie Saladin, Í Sidi Bou Saͯd. Faut-il courir aujoud’hui, ou demain voir les vingt deux œuvres en acrylique et en huile sur toile. ? A coup sÍ»r, oui, car cette artiste, amoureuse de la Tunisie et qui faisait de la danse classique, a choisi d’y vivre avec son mari et Í Hammamet. Elle a déjÍ exposé dans nos murs, Í Sousse, en 2008, 2011 et 2012. Et il ne serait pas étrange qu’elle reviendrait, bientÍ´t, avec une nouvelle exposition. Et c’est une Tunisie sobre, calme et sereine dans toute sa splendeur qu’Antonella Carbonaro tient Í représenter, Í éterniser sur ses toiles. Un coup de cœur et d’amour pour la nature et les hommes, pour le quotidien, d’o͹ surgit beaucoup de beauté que l’artiste met en évidence. Les mouvements, la lumière, les gens, la cité et ses monuments et sites, sont pris sur le vif par une palette tranquille. Il y’a, en plus, une part de respect envers ces lieux et ces gens qu’Antonella ne représente pas Í plein feu. Il s’agit de mosquées, de marabouts, de villages, d’oasis, de troglodytes avec une douceur ocre, de lagunes, d’Erg tunisien. Bref, de tous ces lieux o͹ le silence est fortement présent, o͹ le temps semble suspendre son vol. Un dialogue poétique, amoureux, fécond… Antonella Carbonaro est une « navigatrice des silences », des jardins du silence, tous ces lieux Í la beauté saisissante, dont on ne peut qu’être séduits. C’est le regard d’une poétesse de la palette. N’a-t-elle pas déjÍ publié deux recueils de poésie, en langue italienne ? En l’occurrence : « Briciole », en 1990 et « Vers pour un vagabond », en 1993. Son silence est méditatif, loin des bruits assourdissants du temps. Elle s’invite au voyage, toute entourée de beauté, délicate, s’il le faut !
B.L.