Exposition au Centre national d’Art Vivant : « Politiques » La déconfiture des tyrans

C’est une exposition forte intéressante et de groupe qu’accueille le Centre national d’Art Vivant du Belvédère. Des expressions artistiques l

Exposition au Centre national d’Art Vivant : « Politiques » La déconfiture des tyrans

C’est une exposition forte intéressante et de groupe qu’accueille le Centre national d’Art Vivant du Belvédère. Des expressions artistiques libres et libérées, nous sont proposées sous l’intitulé de : « Politiques. » Il s’agit, en fait, « d’un travail formel et critique…Un engagement vers la déconstruction des discours et la construction des formes…Une remise en cause de l’ordre esthétique. » C’est ainsi que sont présentés les travaux de ces artistes qui expriment diverses conceptions de la politique et des politiques, en fait, en Tunisie post-révolution.

Imène Chetouane nous surprend vivement avec des sculptures qui ne vont pas par quatre chemins pour dénoncer la guerre. Ses « demoiselles d’Avignon », par exemple, sont deux bombes couronnées en or ! « Je ne peux pas penser le contraire de ce que je fais, dit-elle, et c’est ce qui suit. » Pour Ibrahim Matouss, avec ses hyrogravures et techniques mixtes sur contreplaqué, vient dénoncer et se moquer des politiques qui pensent et conçoivent autrement la politique ! La bêtise et l’ « anerie » y sont, en effet de mise. Une dénonciation ironique de ce qui s’est passé chez nous et qui se passe peut-être encore, dans le domaine de la vie politique. Maher Gnaoui raconte et revient sur des esprits bornés, des têtes fermées au cadenas ! I D Gaz, est une bouteille de gaz peinte en couleur or. Contient-elle du gaz lacrymogène ? Fakhri El Ghezal, de son cÍ´té et Í  travers six photos en noir et blanc, revient sur les traces des dictateurs, ou ce qui en reste de slogans pompeux qui fait l’apologie de ces personnages dictateurs et menteurs Í  leur peuple. Un diptyque d’Atef Maatallah, en acrylique et stylo sur dos de toile, revient sur une époque pas très lointaine ; o͹ même l’ame de l’individu était sur écoute ! La politique de l’espionnage, était certes une monnaie courante, mais jamais ainsi et Í  ce point utilisée ! Malek Gnaoui propose six têtes noires de mouton. Est-ce lÍ  l’expression des êtres humains qui n’avaient qu’Í  manger, telles des bêtes ? Nidhal Chamekh, avec ses dessins et recherches Í  ce niveau de la création picturale, essaye d’imaginer Í  quoi rêvent les martyrs. Un voyage vers l’au-delÍ , avec des hommes qui avaient délivrés le pays des dictateurs, en criant : « non ! » jusqu’Í  en mourir sous les balles ! Enfin, Ismael, reste toujours fidèle Í  ses recherches dans l’art de la vidéo. Deux travaux : « tv01 » et « tv02 » parlent particulièrement des aberrations que faisaient subir les sbires du pouvoir déchu. Cela se passait en 2010. Le plus « marrant », c’est que les images ne vont pas de pair avec le discours diffusé. Une inversion voulue par cet artiste. Talentueux. Le résultat devient des plus hilarants. Et toute en silence, cette exposition nous cligne ainsi de l’œil pour revenir sur les caractères effarants du fait politique chez ceux qui nous gouvernaient. Vaudrait-il mieux en rire ? Peut-être bien.

B.L.