
Une explosion de créativité
Les peintures de l’artiste plasticien tunisien Néjib Ghanmi, exposées actuellement Í la Villa Didon Í Carthage Hannibal, retiennent l’attention, accrochent le regard et ne laissent pas indifférent. L’artiste explose de créativité et de talent tout en prenant le temps de nous raconter Í travers ses œuvres sa vision de la vie, ses émotions et ses passions. Il est viscéralement attaché Í ses racines méditerranéennes et Í son quotidien.
Ses tableaux en différents formats et parfois en diptyques et en triptyques, sont une valse de couleurs, de mouvements et de lumières. Ils portent des noms et des titres en anglais. Des personnages se fondent dans une abstraction parfaite et ont parfois des visages laids et tristes. Cela n’est pas sans évoquer, peut-être la réalité amère d’un quotidien morose. D’autres n’ont plus de visage. Néjib Ghanmi ne nous surprend point en racontant le massacre de huit soldats tunisiens Í Chaambi. Sa palette témoigne du temps présent avec ses horreurs et ses instants de bonheur et de créativité.
Il vient même réunir en une petite étude Francis Bacon et Velasquez. Car Bacon avait une admiration pour l’œuvre de Velasquez. Leurs peintures Í l’huile étaient irréprochables. Bacon était le peintre de la violence, de la cruauté et de la tragédie. Les œuvres de Néjib Ghanmi ne représentent pas « un monde Í part » comme le titre de l’un de ses tableaux. Ce sont plutÍ´t des mondes Í part. Mais la part d’amour se dégage ²Í travers les œuvres. La peinture est éclatée et vagabonde, voyageuse et rêveuse oscillant entre l’abstrait et le semi-abstrait. Des temps changeants, des regards fugitifs et tristes, des situations o͹ les malheurs et les antagonismes existent.
Et loin d’un ton pessimiste, c’est la beauté des couleurs auxquelles le plasticien parvient qui donne Í l’exposition une atmosphère calme et de méditation. Une exposition Í voir absolument pour partir Í la découverte d’un échantillon de cet artiste tunisien qui n’expose pas toujours sous nos cieux. Sur la colline de Byrsa, le temps s’y prête !
B.L.