Exposition de photos « El Hara » Í  la Bibliothèque de la Ville de Tunis

Une évocation d’un temps révolu

Exposition de photos « El Hara » Í  la Bibliothèque de la Ville de Tunis

Une évocation d’un temps révolu

L’ancien quartier « El Hara », du côté de la Hafsia, à Tunis, renait de ses cendres à travers une exposition photographique organisée jusqu’au 26 juillet à la Bibliothèque de la Ville de Tunis, l’ancienne Dar Ben Achour, à la rue du Pacha avec la collaboration de Margaux Fitoussi de l’Université de Harvard, aux USA et Mo Scarpelli, réalisatrice et directrice de Rake Film.

La « Hara » était, en effet et depuis près de dix siècles, le lieu d’habitation et de commerce de la communauté juive tunisienne. Cette exposition raconte en photos, ou du moins en copies de photos, le quotidien caractéristique, voire la vie quotidienne et les éléments significatifs de cette communauté entre la fin du 19è et le 20è siècle. Ces photos appartiennent à une collection personnelle de M. Bernard Allali, Président de l’Association des Arts et Traditions Populaires des Juifs de Tunisie. De nombreux clichés inédits y sont donc visibles au second niveau de la bibliothèque d la Ville de Tunis. Un véritable trésor iconographique qui nous renvoie à d’autres époques et à d’autres mœurs. Dans un lieu de l’histoire, qu’est Dar Ben Achour, un pan de la vie à Tunis de la fin du dix neuvième et jusqu’au vingtième siècle est remis en évidence.

On constatera donc que les familles, particulièrement celles en précarité, vivaient dans des « Oukala », maisons dont les chambres sont louées à l’unité pour chaque famille, que les artisans de métiers qui n’existent plus aujourd’hui, s’activaient au sein de la « Hara », que les commerces pullulaient, ainsi que celui des marchands ambulants. Rien n’en reste de nos jours depuis que ce quartier a été détruit à la fin des années soixante du siècle dernier pour porter uniquement le nom de la Hafsia. Et il est vrai que les juifs tunisiens ont commencé à aller habiter au centre ville bien avant l’indépendance de la Tunisie. L’insalubrité des lieux avait poussé les responsables politiques de l’époque à prendre la décision de raser ce quartier qui était pourtant témoin d’une présence des juifs en Tunisie. Ces derniers cohabitaient avec les musulmans à la Hafsia, comme ailleurs.

Cette exposition est itinérante. Elle sera présentée l’automne prochain à Cambridge et à Massachusetts.

B.L.