
Le passé raconté au présent
C’est une exposition qui se laisse voir et apprécier, celle que l’artiste peintre tunisien Ali Wali tient à la galerie Hédi Turki à Sidi Bou Saïd jusqu’au 15 janvier. Le lieu, de style arabo-andalou, anciennement dénommé Musée de Sidi Bou Saïd, se prête à un tel événement.
Dans cette grande exposition aux cimaises blanches à la chaux, le visiteur s’y promène tout en découvrant ou redécouvrant des personnages, des lieux et autres paysages qui appartiennent à l’histoire contemporaine de la Tunisie.
Avec ses dessins, peintures et aquarelles, l’artiste Ali Wali nous plonge dans les atmosphères de la Tunisie des siècles passés. Tout en s’inspirant de modèles, de photos et de gravures, il revisite des lieux communs tels qu’ils se présentaient au dix neuvième siècle, à l’instar de Sidi Mehrez, en 1865, par exemple, l’ancien canal de la Goulette en 1830 et le « Café des nattes » à Sidi Bou Saïd en 1830.
A travers ces peintures qui font revivre des lieux et des hommes, on sent l’attachement inconditionnel d’Ali Wali à l’histoire du côté de ses détails presque oubliés. S’agit-il là d’un travail de copiste ? Que non ! Car la touche du peintre y est présente et représente autrement des visages et autres sites, paysages et lieux de Tunisie. Mais ce qui accroche le plus dans cette exposition, ce sont les portraits des Beys de Tunis, comme Husseïn Ben Ali, fondateur de la dynastie husseïnite, le grand vizir Kheireddine Pacha, Moncef Bey, le roi martyr et nationaliste et Lamine Bey, le dernier souverain husseïnite. D’un autre côté, le peintre réalise des créations en hommage au grand peintre disparu Ammar Farhat
A travers des ensembles d’œuvres qui rappellent en quelque sorte l’art et le talent de l’artiste autodidacte qu’il fut, le visiteur lambda découvrira son travail. Une exposition nostalgie, si on ose l’appeler ainsi qui mérite le déplacement.
B.L.