Exposition d’Art Kamila : l’artisanat sur scène

C’est Í  la fois une revisite des arts décoratifs traditionnels de la Tunisie et un acte de solidarité envers des associations tunisiennes qui

Exposition d’Art Kamila : l’artisanat sur scène

Sauvegarde et solidarité

C’est Í  la fois une revisite des arts décoratifs traditionnels de la Tunisie et un acte de solidarité envers  des associations tunisiennes qui oeuvrent Í  la sauvegarde des métiers de l’artisanat en leur faisant bénéficier de la recette de la  vente des produits exposés que propose la Résidence de France Dar Kamila, Í  la Marsa, depuis le 31 mai et jusqu’au 9 juin 2013.

Une exposition insolite intra et extra-muraux organisée par Dar Kamila et sous l’égide de Halima Gouyette, épouse de son excellence François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie. Cette grande exposition occupe une partie des jardins de la résidence et l’intérieur de l’un de ses compartiments ; le café maure, jusque-lÍ  peu utilisé. Rebaptisé D’Art El Kamila, ce lieu de l’Histoire insiste aujourd’hui sur sa fonction désormais artistique, avec une exposition organisée en partenariat avec l’Institut français de Tunisie. Elle est venue investir des lieux encore clos au public et qui s’avèrent accueillants tout en se prêtant Í  ce genre d’expositions d’artisanat d’une beauté inégalable. Une opération peu ordinaire et une exposition que l’on « déguste » des yeux par le travail et l’imagination créatrice des divers artistes-artisans qui y participent : ceux-lÍ  mêmes qui puisent leur maÍ®trise du savoir millénaire du pays.

Les trois designers tunisiens se nomment Philippe Xerri et sa marque « Rock the Kasbah. » Créateur français de nationalité, mais tunisien de cœur, il est le commissaire de cette exposition-vente. Il définit d’ailleurs son univers comme celui d’un « déco décalé » dont les racines sont puisées de l’artisanat tunisien avec une vision rock et chic. « La synergie de l’œil et de la main, dit-il, c’est ainsi que je conçois la collaboration indispensable avec les artisans. » Sadika Keskes, de son cÍ´té, n’est plus Í  présenter tellement son travail méticuleux et créatif dans le verre soufflé et depuis des décennies est toujours remarquable. Elle implique dans son travail et en sortant de son espace « Sadika », Í  Gammarth, des femmes et des villages entiers de la Tunisie. Ce travail la place aujourd’hui comme la digne ambassadrice de cet art séculaire Í  travers le monde. « J’avais envie de montrer, dit-elle et en substance, que l’élan créateur, aussi bien pour les artisans que pour le designer, pouvait aller au-delÍ  de l’anecdotique, en instaurant un rapport d’égal Í  égal avec les artisans et en promouvant le commerce équitable. » Enfin Mohamed Messaoudi, de l’Atelier Driba, atelier de recherche, de formation et de création artisanale, est un décorateur et un designer. Il y rassemble tous les corps de métier de l’artisanat. Il affirme qu’« on n’a pas idée de ce qu’on peut faire avec un ou deux fils. Tressés, noués, étirés, quand ils sont mis ensemble, les fils représentent l’union qui fait la force. »

Les associations impliquées dans cette opération et dans le domaine de l’artisanat sont : AAFCAR, Association pour l’Accès au financement et Í  la Compétitivité de l’Artisanat Rural, « Ya m’raa chammar ala dhreik » (Femmes, montrez vos muscles) : Association pour le soutien des artisanes dans les zones rurales et HIRFA, Association Tunisienne de Promotion et de Sauvegarde des Métiers et du Patrimoine Artisanal. Une exposition-événement Í  visiter absolument.

B.L.