Exposition photographique « Trop visible » Í  la Maison des Arts

C’est une exposition au titre accrocheur : « Trop visible », en l’occurrence, de photographies réunissant les travaux de cinq jeunes photograph

Exposition photographique « Trop visible » Í  la Maison des Arts

L’univers revisité des déchets

C’est une exposition au titre accrocheur : « Trop visible », en l’occurrence, de photographies réunissant les travaux de cinq jeunes photographes tunisiens : Tarek Marzougui, Mejdi Bekri, Moez Ben Ismail, Rahma Megarech et Wejden Jerbi qui se tient Í  Tunis jusqu’au 31 octobre Í  la Maison des Arts du Belvédère. 
Cette exposition a été réalisée dans le cadre d’un atelier d’une semaine organisé au printemps 2014 par le Goethe Institut de Tunis sous la direction du photographe allemand Andreas Lutzen. Le thème du déchet y était retenu. Un thème d’actualité, vu la situation peu enviable que vivent les Tunisiens vis-Í  vis de l’accumulation des ordures ménagères et de toutes sortes dans les rues et dans toutes les cités. Un tableau pas beau Í  voir et qui, Í  l’occasion de cette exposition, est revu sous un angle artistique et subjectif.

Un univers particulier o͹ se mêlent les éboueurs quand il s’agit de prises de vue en nocturne. La vérité est bien en face, grace Í  la narration des photographes-témoins. L’étouffement des citoyens par les ordures depuis près de trois ans ne peut laisser indifférent. Les photographes ne se sont pas contentés de prendre en photos ces tas d’ordures. Ils sont partis sur leurs traces quand ils sont ramassés et triés, par exemple.

La Médina est « une ame souillée » selon Tarek Marzougui qui s’y est déplacé. La « Zebla » (Beurk !) fait partie et selon le photographe du rapport entre la Médina, l’homme et les déchets quand ces derniers sont mal gérés. Ce qui a entrainé la perte de l’ame de la Médina.
Quant Í  Mejdi Bekri, il a suivi une équipe de nuit de ramassage des ordures Í  Bab Bhar. Un tableau surprenant et inquiétant quand il s’agit de ne pas pouvoir gérer toutes les ordures accumulées et quand ces dernières sont ramassées avec des moyens rudimentaires qui manquent totalement d’hygiène, avec l’absence de balais ! Bonjour les dégats ?

Pour sa part, Moez Ben Ismail est allé Í  la recherche du dépÍ´t final Í  El Attar. Un mur noir, comme il le qualifie, car il sépare la cité et la décharge. Il n’a pas pu rencontrer les chiffonniers qui trient les tas d’ordures. Ces gens-lÍ  ne veulent plus être photographiés de peur que leur situation change pour le pire.

Wejden Jerbi considère pour sa part que l’homme est ce qu’il jette Í  travers sa série « Inside-Outside » o͹ l’aspect intime des ordures dans les demeures. Le « hors-champ d’une idée et le visuel d’une banalité.» Les gros plans en témoignent.
 Enfin, Rahma Megarech qui intitule son travail : « Trop visible » et qui a donné le titre Í  cette exposition, est allée découvrir d’autres vérités sur l’architecture des déchets et des batiments sans fonction. Des œuvres photographiques qui nous racontent des histoires bien étranges et qui font partie pourtant de notre quotidien !

B.L.