
Quand une photo raconte…
La Bibliothèque de la ville de Tunis-Dar Ben Achour Í la rue du Pacha accueille jusqu’au 14 novembre une exposition insolite de photos anciennes de Tunis. Un voyage en flash-back.
L’affiche de cette exposition vient annoncer la couleur, car elle représente un porteur d’eau frappant Í la porte d’une maison arabe. Autre temps, autre vie. Et bien que les photos ne soient pas originales, leur valeur historique reste indéniable. Car l’essentiel est de faire découvrir aux générations actuelles la vie Í Tunis, comme dans d’autres villes de la Tunisie, un siècle auparavant, par exemple. Il est des lieux qui existent encore, comme les portes de Bab Souika, de Bab El Khadhra et de Bab Jedid, qui ont survécu Í l’invasion d’une certaine vision moderne de la vie. Nous les retrouvons en déambulant Í travers l’exposition. D’autres portes ont malheureusement disparus emportées par une folie sauvage de destruction de pans de l’histoire de la capitale.
D’autre part, des métiers artisanaux existent également comme le « F’tairi », le fabricant et vendeur de beignets. Mais le coiffeur ancien n’est plu. Et pour revenir au « Guerbeji » (le porteur d’eau), ce dernier a disparu récemment avec sa « diligence » aux bidons d’eau. Le porteur d’eau Í la « Guerba », Í la peau de chèvre, d’o͹ son nom de « Guerbeji », a quant Í lui pris sa retraite depuis le début des années soixante du siècle dernier. L’exposition ne présente pas seulement des reproductions de photos. Ces dernières sont accompagnées de citations et autres dictons célèbres tirés du dialecte tunisien. Il s’agit, par exemple, de « Kandil Bab Menara ma yidhoui ken al barrani. » Autant de proverbes qui enrichissent et par clins d’œil cette belle exposition.
B.L.