Paris, le 27 janvier 2016 - L’Inde est son décor et son inspiration. Une jeune anglaise s’y aventure au moment o͹ les codes solennels de la mode victorienne s’évanouissent pour ceux plus irrévérencieux de l’époque édouardienne et o͹ l’élégance se mêle au confort et l’opulence aux lignes pures.
À la première occasion, les tissus s’adaptent Í ce nouveau climat :
mousseline de soie et crêpe georgette permettent une plus grande souplesse pour une attitude sportive. Les tuniques droites Í la taille légèrement marquée suggèrent les volumes d’une allure victorienne. Les silhouettes, accentuées par l’asymétrie et les drapés, deviennent longilignes.
Cette aventure au coeur de deux mondes contrastés a été racontée dans le journal de l’anglo-irlandaise Lilah Wingfield. Elle se rendit Í Delhi en 1911 pour assister au Darbar célébrant le sacre de George V en tant que roi empereur de l’Empire Britannique.
Elle y décrit la garden-party organisée pour l’occasion au Fort Rouge, près de Delhi : « les dames anglaises en chapeaux et bijoux exquis qui brillent au soleil […] Maharanis et dames indiennes en sari de toutes les couleurs, tous créant un grand corps Í corps scintillant au milieu des merveilleux batiments en marbre blanc finement sculpté du Diwan-i-Khas ».
Quand elle s’aventure plus profondément au coeur du pays, Í Udaipur, elle témoigne de « la pureté éblouissante et de la symétrie des piliers de marbre blanc sur les cours pavées entrecoupées de palmiers gracieux aux travers desquels on entrevoit le bleu du ciel et du lac ».
Fine dentelle, broderie et perles suggèrent Í travers la collection des motifs architecturaux élaborés. L’évocation de bougainvilliers, de jasmins et de palmes rappellent ceux d’un palais et font échos aux tons sourds pour enrichir avec raffinement les silhouettes sportives.
Des anciennes capitales aux grandes étendues de la campagne en passant par les marchés animés de Bombay, une palette de couleurs apparaÍ®t dans des tonalités d’argile, de gris argent, de rose anglaise, de vert foncé et de bleu.
Les accessoires évoquent l’esprit explorateur : chaussures plates en cuir travaillé et sacs cartable contrastent avec les bijoux de têtes ornés, teintés d’influences nouvelles.
Structure et légèreté se répondent dans la collection Haute Couture Printemps-Eté 2016 au fur et Í mesure du parcours initiatique de l’aventurière. Au coeur de deux mondes que tout oppose et confrontée Í de nouveaux horizons et Í de nouvelles esthétiques, elle se trouve Í la frontière du non conventionnel et de la modernité. Et c’est alors qu’elle s’affranchit de son allure retenue dans ce vaste paysage aux multiples couleurs, propice Í la liberté et Í l’audace.