
Des corsets chez Chanel ! Karl Lagerfeld fonce et ose au service de l’élégance mais aussi du confort.
Au Grand Palais o͹ les mannequins, en cabine depuis les premières heures du matin, se préparent pour un parcours en deux défilés. Le monde va vite, la silhouette entrevue entre deux villes devient une esquisse, couleur d’aquarelles et de douceurs en plumes. Le buste sablier se dessine sous des boléros de lumière, les boutons de cristaux taquinent l’aurore boréale. Tout vole et tout se tient, taille en tête. Les tuniques d’organza constellation cÍ´toient des bustiers Í baleines entièrement rebrodés. Mousses de tulle travaillées dans tous les sens, tweeds arachnéens et brode- ries célestes confèrent Í la collection Chanel Haute Couture printemps-été 2014 un luxe presque immatériel. Pas de souliers de vair pour ces princesses aux blouses Í manches marteau, mais des sneakers signés Massaro qui s’annoncent comme les icÍ´nes de la saison. «Notre métier consiste Í se renouveler sans se perdre. Karl Lagerfeld, c’est le souffle absolu, une bouffée d’oxygène », dit Madame Cécile, une des premières d’atelier flou de la maison Chanel : «Karl Lagerfeld ne s’approprie pas la mode. Il la fait.»
L’endroit : Un Night-Club minimaliste pour la haute couture printemps-été 2014
Sous la Nef du Grand Palais de Paris, un night-club moderne et minimaliste a accueilli le défilé Haute Couture printemps-été 2014. Une scène rotative faisait apparaÍ®tre deux escaliers qu’empruntaient les mannequins, ainsi qu’un orchestre accompagnant le musicien Sébastien Tellier.
L’invitation : Invitation du défilé haute couture printemps-été 2014
La Haute Couture "est un Í®lot de rêve et d'évasion. C'est le luxe extrême qui transcende les modes et traverse le temps."
Mardi 21 janvier, Karl Lagerfeld présentera la nouvelle collection Haute Couture au Grand Palais. À suivre.
Le mot de l’artiste : Karl Lagerfeld
Pas de bijoux, pas de sacs, pas de gants, ni de boucles d’oreilles, Rien !
Tout était dans l’attitude et la silhouette, dans les formes et les coupes.
Les chaussures : Dans l’histoire de la mode, vers 1800 et jusque vers 1845, les femmes portaient des chaussures plates. Même pour aller au Bal ! Et j’ai le sentiment que les filles ont adoré ça. Je n’ai pas eu besoin de leur indiquer comment descendre l’escalier. Elles l’ont fait naturellement ! Parce que dans ce type de chaussures, c’est facile. Descendre les escaliers avec des talons Í plateforme. C’est difficile et pas très élégant, cela donne une attitude moderne et nouvelle Í la Couture.
Les nouvelles formes : Il y a une flexibilité entre la jupe, le haut de la taille qui permet de bouger. Une taille corsetée ce serait démodé. Oubliez la Belle Epoque et la dame de chez Maxim !
Les robes Cage : J’aime les cages pour le soir. Elles donnent l’impression que les filles sont nues, elles sont amples. En fait ce sont des robes entièrement rebrodées de sequins couleur chair. Ça donne un cÍ´té brillant. Sans ça, on ne verrait rien. Il y a peu de tissus traditionnels. Tous les tweeds sont en fait des broderies. Ce sont des broderies de Lesage, pas du tissu acheté. Nous l’avons fabriqué. La Couture a l’avantage de traduire l’instant présent. Le paradis, lÍ , maintenant.