Festival de Cannes Un palmarès déroutant !

Le 68è festival international du film de Cannes a vécu. Son palmarès final a été, en fin de compte, la grande vedette-surprise de cette édition.

Festival de Cannes Un palmarès déroutant !

Le 68è festival international du film de Cannes a vécu. Son palmarès final a été, en fin de compte, la grande vedette-surprise de cette édition. En effet, plusieurs films primés ne méritaient pas, tout simplement, les distinctions reçues. Le jury de la compétition officielle des longs-métrages, en aura voulu autrement.

Car il est des films que les journalistes et les critiques présents n’attendaient point pour les voir figurer au palmarès et d’autres plus méritants que le jury a ignorés. « Ce jury est composé d’artistes et non de critiques », ont déclaré les frères cinéastes américains Ethal et Joel Coen, qui présidaient ce jury. Cela se passait Í  la conférence de presse de ce jury, tenue Í  l’issue de la cérémonie de clÍ´ture. « Et nous ne pouvions pas décerner des prix Í  tous les films ! » ont-ils ajouté. Ils ont également affirmé qu’ils avaient été enthousiasmés par le film « Dheepan » du réalisateur français Jacques Audiard qu’il a d’ailleurs tourné entre le Sri Lanka et la France. « I’m so happy ! », a encore lancé Joel Coen, parce que le film permet de jeter un regard sur l’Autre. » Le langage cinématographique utilisé par le réalisateur est celui ordinaire, avec une fin joyeuse.

Après une cascade de violences vécue par un ancien soldat qui a fui la guerre au Sri Lanka, avec une femme et une enfant qu’il a fait passer pour sa propre femme et pour sa propre fille pour pouvoir obtenir le titre de réfugié politique en France, le trio se retrouve au cœur d’un quotidien de batailles meurtrières entre des camps rivaux de dealers dans une banlieue parisienne. « Mia madre » de l’italien Nanni Moretti, était pourtant le grand favori des journalistes présents, voire de la presse internationale qui était représentée Í  Cannes. Idem pour « Carol », le film américain de Todd Haynes, dont Rooney Mara, l’une des deux actrices principales a pu, tout de même, obtenir le prix d’interprétation féminine et en ex- aequo avec Emmanuelle Bercot, dans « Mon roi » de Maͯwenn, un autre film français en compétition cette année Í  Cannes. 

Les français ont été, en outre, les favoris du jury, puisque l’acteur Vincent Lindon a reçu le prix d’interprétation masculine pour son rÍ´le dans « La loi du marché » de Stéphane Brizé. Un rÍ´le sur mesure pour et acteur qui a déclaré en recevant son prix que c’est lÍ  le premier prix qu’il reçoit dans sa carrière ! Son rÍ´le est celui d’un homme qui trouve un boulot, pas tout Í  ait Í  sa mesure, après vingt mois de chÍ´mage et qui se retrouve face Í  un dilemme o͹ il se osera la question s’il doit tout accepter pour garer son emploi. Il décidera de le quitter ! Mais la seule satisfaction du palmarès de Cannes cette année a été le couronnement du court-métrage libanais d’Ely Dagher « Waves98 » par la palme d’or du meilleur court-métrage. Une première dans cette compétition.

Car les cinéastes arabes n’ont reçu de palmes d’or pour les longs-métrages qu’en 1975 avec « Chroniques des années de braise » du réalisateur algérien Mohamed Lakhdhar Hamina et en 2013 avec le film français «La vie d’Adèle » du réalisateur d’origine tunisienne Abdellatif Kéchiche. Bons baisers de Cannes !

B.L.