
Le programme de la 48ème édition du festival de Carthage 2012 a été révélé hier après-midi au cours d’une conférence de presse tenue au Centre culturel international de Hammamet par Mehdi Mabrouk, ministre de la culture et Fethi Kharrat, directeur de l’actuelle édition. Avec pas moins de vingt sept soirées, s’étalant du 5 juillet au 15 aoÍ»t 2012, la présente session du festival ne privilégie point la participation tunisienne. Elle s’ouvre sur d’autres cultures, ce qui lui est légitime, mais présente très peu de spectacles inédits. C’est le retour des Najoua Karam, Ragheb Allema, Houssine El Jesmi, Saber Rebaͯ, Marcel Khalifa, Héni Chaker, Rami Ayech, Wael Jassar, Assala Nasri et Kadhem Essaher ! C’est comme s’ ils avaient une et même plusieurs sacrées chances de se retrouver Í Carthage, Í chaque édition, sinon, un an sur deux !
Les tunisiens, grands oubliés ?!
Selon le ministre, les projets présentés par les artistes tunisiens, n’obéissaient pas aux critères de choix de la commission artistique crée Í cet effet. De plus, il n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer un « nationalisme oisif » chez un certain nombre d’artistes et de producteurs de spectacles. Ces derniers demandent absolument la programmation de leur produit, Í Carthage, alors que ce produit n’en vaut pas la peine ! Plusieurs journalistes présents n’étaient pas du même avis et avaient même contesté la liste des artistes représentant plusieurs expressions artistiques et faisant partie de la commission consultative. Les gens de la plume ont contesté Abdelkrim Shabou, qui n’a pas produit depuis près de vingt ans, Kamel Ferjani, présent dans plus d’une commission, Lassaad Kriaa, qui n’a pas encore une seule œuvre musicale que tout le monde fredonne. Le débat a failli tourner au vinaigre. Mieux encore, on discutait le coup pendant que le ministre parlait, ce qui avait donné lieu Í une cacophonie. Des indications, déjÍ fournies par le ministre, revenaient sous forme de questions chez nos confrères, du fait de ce brouhaha. Le chanteur tunisien Slah Mosbah voulait Í tout prix dénoncer ses collègues qui avaient « fleurté » avec plusieurs têtes de l’ancien régime et qui continue de régner sur la place. Il fut remis Í l’ordre par le ministre, qui voulait parler exclusivement du festival de Carthage. Et pour y revenir, d’autres aberrations sautent aux yeux, bien que plusieurs chanteurs tunisiens soient au programme de plusieurs soirées ; o͹ ils chanteront en groupe. « Nous sommes décidés Í aider les festivals, a déclaré le ministre, quand ils respectent le niveau minimum de la qualité. » De son cÍ´té, Fethi Kharrat a présenté le programme détaillé du festival, ajoutant que des soirées cinématographiques auront lieu du 21 au 31 aoÍ»t 2012. Elles seront marquées par la projection de nouveaux films, de films connus, qui ont été particulièrement projetés au festival de Cannes de cette année.
Un avant-goͻt de Hammamet
Fethi Haddaoui, directeur du festival et du centre culturel international de Hammamet, présent Í la conférence, a tenu Í donner des avant-gouts de ce que sera la prochaine édition de ce festival, né la même année que celui de Carthage, en 1964. Dans un esprit d’un retour Í l’ame même du festival, l’interlocuteur a indiqué que le projet qu’il préconise intéressera tout l’espace du centre et non pas seulement le théatre de plein air. « Avec 12 hectares de jardins, classés par l’UNESCO, il sera possible au visiteur-spectateur, a dit Fethi Haddaoui, de joindre l’utile Í l’agréable ; en visitant ces jardins, en plus d’assister Í un spectacle nocturne. » Les enfants n’y seront pas en reste, a-t-il tenu Í ajouter. Ils auront un programme spécial qui inclura même la bouffe pour eux. Ils auront l’occasion de rencontrer les créateurs tunisiens dans plusieurs expressions artistiques. Des projections cinéma, Í l’instar de Carthage, s’y dérouleront. Attendons voir le nouveau visage du festival de Hammamet.
B.L.