
La 28e édition du Festival de la médina a démarré il y a quelques jours avec un spectacle haut en couleur signé par le Maestro Kamel Ferjani : « Ya ferhet eddonia ».
En compagnie de Rihab Seghaier et de Mounir El Mehdi, on a eu droit Í une belle soirée autour des chansons arabes des années 40, ces années o͹ le cinéma égyptien était des plus prolifique. C’était alors un support de diffusion pour les chansons des plus grandes stars de l’époque : Farid, Esmahane, Abdelwahab et Oum Kalthoum.
Après des débuts timides et très peu de public pour les premières soirées, le Festival de la médina affiche complet pour « Salatine ettarab » et « Charifa Luna ». Le Festival de la médina remonte la pente avec cette année un choix éclectique qui brasse un public large.
Les soirées de tarab pur continuent Í figurer au programme, ainsi que les récitals de musique spirituelle, mais ceci ne nous empêche pas d’apprécier d’autres genres qui peuvent raviver les passions du public tunisien pour les musiques du monde telles que le gospel, la musique jamaͯcaine, le jazz... Nous vous proposons notre sélection et les spectacles Í ne pas rater.
Aymen Jarjour est un artiste qui, depuis son premier récital Í Damas, n’a pas cessé de sillonner le monde avec sa guitare. C’est un des rares Syriens Í représenter la musique classique et contemporaine Í la fois en tant que soliste et chef de différents ensembles de guitares et de musique de chambre.
Le festival de Jawher Basti est un projet qui comprend la nouvelle collection de cet artiste auteur-compositeur. Un ensemble de morceaux qui ouvre une palette de chansons intimistes et les entraÍ®ne vers d’autres horizons. Après son premier album et l’expérience « Hob story » qui l’a mené Í explorer l’écriture de chansons d’amour ancrées dans l’imaginaire arabe et portant néanmoins une volonté de dire l’amour et le désir avec ses propres mots, Jawher souhaite continuer Í explorer sa langue avec un style musical qui lui est propre.
Avec sa musique jamaͯcaine, Bobo Niyah est une tête d’affiche connue du monde entier. Sur la scène live, ce musicien doué doté d’un talent ouvert Í plusieurs styles de musique est d’un charisme incontesté et d’une énergie débordante. Sa discographie comprend plusieurs titres et son album « Keepin’ it real » avec le single « La guerre n’est pas la solution » a rencontré un énorme succès.
« Le ballet Innana » revient après avoir fasciné Í plusieurs occasions un public amateur de costumes flamboyants et danse orientalo-classique. Une centaine de danseurs performants et talentueux nous racontera avec la grace de leur gestuelle une fresque historique autour du personnage de la reine Khatoun.
Le rendez-vous Í ne manquer sous aucun prétexte est la soirée de l’afromaghrébin avec le groupe Gaada Diwane de Béchar. Composé de six garçons et d’une fille, ce groupe tisse une musique vive et souple : des rythmes arabo-berbères, des chants mystiques, des fresques musicales teintées de blues. Le souffle ancestral allié Í la fête. C’est également la quête d’un équilibre entre la section rythmique « moderne » et l'opulence sonore des instruments africains, entre la mémoire et l'espérance.
Quant Í Brahim Maalouf, c’est le neveu de l’écrivain Amin Maalouf. Mais pas seulement. Né dans une famille d'intellectuels et d'artistes, fils du trompettiste Nassim Maalouf et de la pianiste Nada Maalouf, petit-fils de Rushdi Maalouf, journaliste, poète et musicologue, Ibrahim Maalouf est le seul trompettiste au monde Í jouer de la musique arabe avec une trompette Í quarts de ton, inventée par son père dans les années soixante. Ibrahim est également lauréat des plus grands concours de trompette classique au monde. Ses concerts sont généralement construits autour de musiques entraÍ®nantes, donnant envie de danser. Mais il y a toujours une petite partie de ce concert plus méditative, plus mystique, qu'il aime Í appeler « prière collective universelle ».
Si ce programme ne vous intéresse pas, et que ces soirées n’arrivent pas Í vous arracher de votre divan devant la télé, essayez tout de même de profiter de l’ambiance des nuits ramadanesques et faites un tour du cÍ´té de la médina fraÍ®chement renouvelée, sirotez un café turc ou un thé aux pignons sur la terrasse de Dar el Medina ou Í Dar el Bey, récemment ouvert du cÍ´té de Beb Bnet.
Asma D.