
Retrouvailles et nouveautés
Comme Í son accoutumée, la ville de Kélibia accueille du 25 au 31 aoÍ»t au théatre de plein air de la maison de la culture une nouvelle édition du festival international du film amateur. Un rendez-vous incontournable des cinéphiles, le quarante neuvième du genre. Les cinéastes amateurs d’ici et d’ailleurs l’attendent impatiemment avec ses deux compétitions nationale et internationale.
Organisé par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA) depuis 1964, ce festival, qui a près de cinquante ans aujourd’hui et qui est le plus ancien festival de cinéma en Afrique, tient toujours la pente tout en défendant un cinéma différent qui n’a pas accès au circuit commercial car évoquant la lutte et la résistance des opprimés. Ce cinéma oeuvre pour le droit des peuples Í décider de leur destinée. Il a permis Í de grands cinéastes tunisiens et étrangers d’y faire leurs premiers pas et d’y recevoir un Faucon d’or, par exemple, grand prix du festival. Le comité directeur de ce festival annuel a révélé les détails de cette manifestation au cours d’une conférence de presse tenue hier dans un grand hÍ´tel de la place.
« La résistance est le maÍ®tre mot de cette nouvelle édition du FIFAK », a fait savoir Ghassen Jamiaa, le nouveau président de la FTCA et directeur de l’actuelle édition. A cet effet, une soirée est consacrée Í ce thème avec la projection du film : « Demande Í ton ombre » de Lamine Ammar- Khodja, une coproduction entre l’Algérie et la France. Mieux encore, le film d’ouverture sera palestinien : «Gaza 36 mm » de Khalil Al Mozaen. Une soirée réservée Í la Palestine sera organisée avec la projection du film : « Sketche of manners » de Joumana Manna. Le jury international se compose de la réalisatrice espagnole Maria Ruido, du documentariste français Gille Nadeau, du réalisateur et producteur palestinien Tawfik Abou Wael et du réalisateur tunisien Moncef Dhouib. Une trentaine de films y sont en lice, dont quatre tunisiens pour l’un des prix : celui du meilleur scénario et du meilleur film. Quant au jury national, il est formé du réalisateur Hatem Ben Miled, de l’universitaire Kmar Ben Dana, de l’artiste multidisciplinaire Sondos Belhassen et des réalisateurs Elyes Baccar et Marouen Meddeb. Seize films y ont été sélectionnés.
Les nouveautés de l’édition 2013 du FIFAK sont celles relatives Í l’insertion des compétitions des écoles de cinéma et des cinéastes indépendants au sein de la compétition nationale. Le Kosovo y participe pour la première fois, alors que les Emirats Arabes Unis marquent leur retour après une participation en 2007. Le Pocket Film Festival, qui aura lieu le 30 aoÍ»t, est co-organisé par la FTCA et l’Institut Français de Tunisie. Un concours de films réalisés avec un téléphone mobile ou une caméra de poche. Les ateliers seront rebaptisés « Master Class » et seront ouverts Í tous. Ils seront animés par la réalisatrice espagnole Maria Ruido qui évoquera le cinéma comme outil de construction de la mémoire collective et l’art de la vidéo comme outil de construction d’une histoire plurielle. Quant Í la monteuse française Pauline Dairou, elle expliquera comment un monteur peut-il travailler avec un auteur- réalisateur qui arrive avec ses ruches dans la salle de montage. Un autre master class sera axé sur le documentaire. Il aura lieu le 30 aoÍ»t avec le réalisateur français Gilles Nadeau.
Une rencontre sera également organisée le 29 aoÍ»t autour du cinéma de la résistance face Í la censure. Animé par le critique Naceur Sardi, il réunira le réalisateur palestinien Taoufik Abou Wael, camerounais Richard Djif et tunisien Walid Tayaa. Une autre rencontre animée par l’universitaire et le critique Kamel Ben Ouanes o͹ interviendra l’universitaire française Patricia Caillé portera sur le quand, comment, o͹, pour qui et pourquoi ? Accéder aux films maghrébins, arabes ou africains. Une exposition des photos en compétition sera organisée Í la maison de la culture de Kélibia. Un bon cru pour cette année du cÍ´té du FIFAK 2013.
B.L.