Un miroir doré suspendu dans un espace blanc moderniste au-dessus d’un feu numérique, tel était le décor du dernier défilé Haute-Couture de la maison Chanel.
Karl Lagerfeld a attisé sa propre vision de la modernité ; finis les décors géants et l’immense ronde de spectateurs, remplacés par une vision plus modeste, moderne et minimaliste.
Inspiré du fameux designer Le Corbusier pour cette collection Lagerfeld a imaginé des silhouettes en formes curvilinéaires, le tissu moulé autour du corps comme une coquille d’œuf, sans couture sur les cÍ´tés avec façonnage magique en soie ou néoprène. On a même vu des broderies en ciment, sur l’étoffe d’un haut en tweed orné de minuscules carrés de mosaͯque entrelacés de fil doré.
« C’est la rencontre du baroque et du Corbusier », disait Karl, expliquant qu’il avait puisé son inspiration dans les photos d’un appartement des années 1930 conçu par l’architecte du modernisme, qui avait incrusté un miroir ovale doré dans un mur en béton d’un immeuble des Champs-Élysées.
Une collection pétillante d’imagination : Robe tissée de fils rouges flamboyants ; une autre argentée. Les couleurs cendrées se déclinaient en multiples nuances, du métal au béton, avec des tenues de soirée abondamment décorées. Des formes ovoͯdes, jusqu’Í la robe de mariée finale portée avec grace par une fille enceinte de sept mois.
Toutes ces fioritures étaient contrebalancées par des sandales plates nouées par des rubans de satin, et par les coiffures ébouriffées de Sam McKnight.
Karl s’est concentré sur la qualité du savoir-faire sans avoir besoin de présenter de tenues outrées ni extravagantes.
Même les bermudas dépassant sous les jupes sonnaient juste.
Les sacs Í main, portés en bandoulière et richement décorés, étaient un joli clin d’œil Í Coco Chanel.