Interview de Caroline Degroiselle, plasticienne néo-calédonienne

« Jetsetmagazine » a rencontré Í  la galerie Saladin, Í  Sidi Bou Saͯd, l’artiste plasticienne néo-calédonienne Caroline Degroiselle qui

Interview de Caroline Degroiselle, plasticienne néo-calédonienne

« Peindre est un grand bonheur Í  partager »

« Jetsetmagazine » a rencontré Í  la galerie Saladin, Í  Sidi Bou Saͯd, l’artiste plasticienne néo-calédonienne Caroline Degroiselle qui expose dans cette galerie jusqu’au 4 décembre sous le thème de : « De ci, delÍ , mes bonheurs couleurs… ». Cette artiste peintre y était de passage et revenait Í  « son » village inspirateur.  

JSM : Après près de trois années d’absence, vous voilÍ  de retour Í  Sidi Bou Saͯd. Que proposez-vous Í  vos visiteurs ?

CD : Avec le thème choisi, j’avais envie de montrer tous mes bonheurs et mes rencontres depuis ces années d’absence. Du coup, les thèmes sont très variés. Ça part de très loin, de mon Í®le du bout du monde dans le Pacifique, o͹ je vis, o͹ je suis entourée d’eau, o͹ je vis même sous l’eau. D’ailleurs, j’ai réservé une partie de mon exposition aux fonds marins, avec également les bateaux qui me permettent de partir, de m’envoler, de voyager, de venir vers vous. Un autre thème, très joli, celui du lagon, fait partie de l’expo. J’établis d’ailleurs un lien entre le bleu calédonien et celui de « Sidi », un bleu très particulier que j’appelle le bleu tunisien. Avec les yeux d’une fille du bout du monde qui a été touchée par la beauté de Sidi Bou Saͯd, je réserve une série de tableaux sur ce village. Et pour arriver en Tunisie, je passe par Paris. J’effectue Í  ce propos un petit clin d’œil avec quelques toiles sur Paris. 

JSM : Vous nous aviez promis Í  l’occasion de votre précédente exposition Í  Sidi Bou Saͯd, que vous alliez, tout d’abord, emmagasiner des détails pour votre prochaine expo. Pourquoi ce choix de peindre, après coup ?

CD : Ce n’est pas comme Í  Nouméa dans mon atelier. Car, Í  Sidi Bou Saͯd, je regarde, je m’imprègne, je vis les choses. C’est un peu décalé par rapport Í  ce que j’ai vu. Mon Sidi » Í  moi, est un « Sidi » de cœur.

JSM : Voltaire a dit « L’écriture est la peinture de la voix. » Qu’en est-il de votre peinture Í  vous ?  

CD : Il est des gens qui écrivent pour raconter leur vie. Cela est pareil avec la peinture, comme avec les musiciens pour dire ce qu’ils ne peuvent exprimer avec les mots. Ma peinture ne contient pas un message, autant que les couleurs parlent. Il y’a même un « Je t’aime. » Et lÍ -dessus, je n’ai pas envie qu’on me le dise. Je voudrais qu’on me trouve d’autres mots. Moi, je dis « Je t’aime » avec les couleurs.
 
JSM : Est-ce lÍ  votre expression ?

CD : C’est plutÍ´t mon langage spécifique.

JSM : Ce dernier raconte-t-il votre cœur et votre pensée ?

CD : J’ai seulement envie d’être Í  l’écoute, mais pas forcément d’analyser, parce qu’il existe un canevas. Car il ne s’agit pas d’un devoir de philo avec thèse, antithèse et synthèse. C’est un grand plaisir que je me fais et que je m’offre. Je suis toujours heureuse quand je peins. Ce n’est pas du tout une souffrance ou une recherche philosophique, c’est simplement un grand bonheur Í  partager

JSM : Y’a-t-il d’autres nouveautés dans votre exposition ?

CD : J’insiste sur les fonds marins, encore une fois que le public tunisien ne connait pas du tout.

JSM : Vous réalisez des illustrations pour des recueils de poésie. Est-ce lÍ  votre manière d’exprimer la poésie Í  travers la peinture ?

CD : Je n’en fais pas automatiquement. Je viens d’illustrer en peintures le recueil d’une femme poète française : Yolande Oria, intitulé : « France II. » Cette poétesse est bretonne et sa ville longe un autre océan : l’Atlantique. Je suis venue présenter ce recueil Í  la galerie Saladin, Í  Sidi Bou Saͯd, le 17 novembre, en Méditerranée. Une rencontre insolite entre deux océans et une mer ! C’est l’histoire d’un bateau dénommé « France II » qui a échoué dans une tempête  sur les cÍ´tes de Nouméa, dans le lagon calédonien.

JSM : Est-ce qu’on parle de la Tunisie en Nouvelle Calédonie ?

CD : On en a parlé malheureusement après les attentats du Bardo et de Sousse. Sur Facebook, je me fais l’ambassadrice de la Tunisie, en soutenant sa lutte contre le terrorisme. Il faut vivre et ne pas avoir peur des terroristes et ne pas leur donner l’importance qu’ils veulent qu’on leur donne. Et répondant Í  une citoyenne tunisienne qui dénonçait l’accumulation des déchets sur la voie publique en Tunisie, je lui avait dit que j’étais comme Buffet qui n’avait d’yeux que pour regarder le beau. Et c’est ce qui compte le plus. Car, c’est en regardant le beau qu’on arrange les choses. 

B.L.