
Clooney. George Clooney. Le nom fait sourire. Et il n’y a jamais d’arrière-pensée derrière ce sourire. Non, George fait sourire car on ne peut s’empêcher, en voyant ce grand garçon de presque 50 ans, de voir en lui la réincarnation de ces stars de l’age d’or d’Hollywood. Un peu de James Stewart, beaucoup de Cary Grant, George Clooney fait partie de ces célébrités qui ont eu Hollywood Í l’usure. On oublie souvent que cet acteur, qui a commencé Í 19 ans, a galéré pendant 15 ans avant de décrocher le rÍ´le d’un médecin dans une série appelée Urgences. George Clooney. Il n’y a pas que le public qui l’aime. Durant l’hommage que lui rendait il y a quelques années la Cinémathèque Américaine, ses collègues acteurs — et surtout actrices — s’étaient presque bousculés devant nos caméras pour décrire George Clooney. Sympa, cool, zen, professionnel. Il semblerait que George n’ait aucun défaut… Í part celui de “ne pas souhaiter se marier et avoir des enfants”, vous diront toutes ces femmes qui voient en George l’homme idéal. Curieusement, les hommes ne sont pas jaloux. Et ils ont raison. George Clooney ne cherchera jamais Í vous voler votre compagne. Trop classe. L’actualité de George est toujours aussi remplie. Un prix aux derniers Emmy Awards, prix humanitaire, devrais-je préciser, pour l’incroyable travail qu’il fait au Darfour et en Haͯti. Il y a également l’actualité cinéma avec la sortie US de “The American”. George Clooney se confie Í Jet Set Magazine.
Ramzy : lorsque nous nous sommes vus la dernière fois, c’était pour le film “In The Air”. Tu disais que tu n’avais aucun problème Í te voir vieillir Í l’écran. Tu vas avoir 50 ans.
George Clooney :ce n’est pas comme si je vieillissais en secret. Tout le monde peut le voir, et je n’ai absolument aucun problème avec ça. Dans “The American”, c’est marrant, dès que j’ai lu le scénario, j’ai vu cet homme et ce cÍ´té désespéré. Donc, pour moi, l’aspect physique aidait Í la construction du personnage. Mais franchement, je ne regarde jamais les détails, et je ne prête aucune attention Í mon aspect physique Í l’écran. C’est juste un film. Et j’ai la chance de pouvoir me dissocier des personnages que je joue. Autrement, je passerais mon temps Í me teindre les cheveux (rires…).
Ramzy : quand je te vois sur les avant-premières, tu es toujours aussi disponible pour les fans, et tu n’hésites pas Í passer une demi-heure Í signer des autographes. Comment fais-tu pour avoir autant de patience, franchement ?
George Clooney : je prends le stylo du 1er fan, je signe et ensuite je lui plante le stylo dans la carotide (rires…). Le sang va faire fuir beaucoup de fans, et ceux qui restent auront droit Í un autographe (rires… ). Tu sais, mon père (Nick Clooney, présentateur télé, NDLR) vivait déjÍ dans ce milieu, même dans une petite ville comme Cincinnati, dans l’Ohio, mon père était une célébrité locale, tu sais. Depuis tout petit, j’ai grandi en voyant les gens le regarder et l’admirer. Ils étaient très gentils avec mon père et j’ai retenu deux choses : d’abord, comment traiter les gens avec respect. Ensuite, comment on réagit lorsqu’on a en face de soi quelqu’un de célèbre. Enfant, j’ai vu plusieurs acteurs venir chez nous Í la maison. Je me souviens de Raymond Burr, qui était une vedette de la télévision. Je devais avoir 12 ans. Je n’arrêtais pas de le regarder jusqu’au moment o͹ il m’a dit : “Dégage !” (rires…). Mais c’est ce qui m’a fait comprendre la fascination qu’ont les gens lorsqu’ils voient une star en vrai. Donc, j’ai énormément de patience avec les fans car je comprends tout Í fait ce qu’ils ressentent Í ce moment-lÍ . Et puis, ils ont toujours été vraiment sympas avec moi. Je n’ai jamais eu de problèmes.
Ramzy :sachant que j’allais t’interviewer, beaucoup de nos lecteurs nous ont demandé si tu envisageais un jour de revenir Í la télévision.
George Clooney :Oui, bien sÍ»r. Je produis un feuilleton pour une chaÍ®ne du cable aux USA, mais j’aimerais beaucoup recommencer l’expérience du direct. Nous devions faire un remake du film Network en direct Í la télévision, mais le projet a capoté. Pourtant, c’était faisable, mais bon, c’est la vie. En attendant une nouvelle opportunité de ce genre, je vais réaliser un film en début d’année prochaine. C’est l’adaptation d’une pièce appelée Farragut North qui parle élections américaines et de tout ce qui peut se passer autour. C’est assez intéressant de voir les tractations et les stratégies de dernière minute. Nous devions faire ce film avant l’élection de Barack Obama. Mais c’est une pièce tellement cynique que je me suis dit que ce n’était pas le bon moment. Mais comme le monde qui nous entoure est devenu cynique, c’est l’occasion o͹ jamais de faire ce film.
Ramzy : : si tu devais choisir 6 personnes pour un dÍ®ner chez toi, Í la maison…
George Clooney :vivants ou décédés ?
Ramzy :comme tu le souhaites…
George Clooney : ça va se terminer en pugilat (rires…). Alors… John Kennedy, car c’est une légende. Mais si tu as JFK, il faut avoir aussi Marylin Monroe. Tu sais pourquoi. Mais bon, je peux choisir qui je veux, c’est ce que tu m’as dit. Qui d’autre ? J’ai grandi avec Bobby Kennedy et Martin Luther King. Ce serait intéressant de les avoir Í une même table pour les écouter parler. Mais tu sais, en parlant de dÍ®ner, cet été, j’ai eu en même temps l’acteur Woody Harrelson, le chanteur country Willie Nelson et Kofi Annan. C’était dingue comme dÍ®ner. Le genre de repas o͹ tu te demandes si c’est réel (rires…). Mais c’était très marrant. Maintenant, pour répondre Í ta question, j’ai une très grande table et assez de nourriture pour recevoir beaucoup de gens Í dÍ®ner.
Ramzy : tu es célèbre pour les blagues que tu fais Í tes collègues sur les tournages. Tu peux partager avec nous la dernière bêtise que tu as faite ?
George Clooney :déjÍ , je peux te dire que j’en ai une en tête, mais je ne révélerai rien lÍ dessus. Ça va être gigantesque. Sinon, le réalisateur Alexander Payne est venu Í la maison cet été. Il a passé trois semaines Í monter le film que nous avons fait ensemble (The Descendants, NDLR). Il voyageait léger et n’avait qu’un bagage cabine avec lui. Au moment de repartir, j’ai mis un haltère de 25kg dans son sac. Il m’a appelé de Londres pour me dire qu’il s’était fait arrêter par la sécurité et qu’on l’a interrogé sur les raisons de la présence d’un haltère de 25kg dans ses bagages. Et il a terminé en disant : “Salaud !”. Chaque fois que je peux emmerder mes amis, je suis heureux.
Propos recueillis par Ramzy Malouki