Intox : Entre théatre et révolution

Atef Ben Hassine a présenté la première de sa pièce intitulée Intox le vendredi 18 mars au Théatre municipal de Tunis, une pièce o͹ la scén

Intox : Entre théatre et révolution

Atef Ben Hassine a présenté la première de sa pièce intitulée Intox le vendredi 18 mars au Théatre municipal de Tunis, une pièce o͹ la scénographie a pris la place de star. Je ne sais pas si Atef a tout misé sur ça, mais il a tout fait pour que ce soit beau et spectaculaire. Il faut reconnaÍ®tre que le show était parmi les présents, une mise en scène o͹ lumière et musique se sont emmêlées pour offrir un résultat correct qui a enchanté tous les spectateurs venus regarder la première pièce de théatre réalisée après la révolution.

Atef était Í  la fois très Í  l’aise et très nerveux, ce qui est parfaitement compréhensible vu le défi qu’il s’est lancé. Nous avons vu un acteur qui maÍ®trisait bien l’art de la scène, mais qui jaugeait encore son public, un public averti qui a soif d’audace et de franchise, venu afin de voir pour la première fois un spectacle complet et sans censure.

En collaboration avec son producteur Alcazart’, son dramaturge Moez Gdiri et son assistant-metteur en scène Hammouda Ben Hassine, Atef n’a pas lésiné sur les moyens et a essayé de couvrir les événements historiques que le pays a vécus. Il a parlé de tout, du couvre-feu, du 14 janvier, de l’après 14 janvier, des comités de quartier, de la police, des snipers, du gouvernement, de l’ancien et du nouveau régime... On a remarqué une prise de conscience réelle et une véritable liberté d’expression, même si Atef a voulu garder une certaine ironie que le Tunisien connaÍ®t si bien, cette ironie qui fait parler la salle et qui dit les choses clairement sans les dire vraiment !

On lui reprochera un certain manque d’audace, ou une certaine réserve par rapport Í  ce qu’on attendait d’une pièce de théatre engagée mais cela ne veut en aucun cas dire que la pièce n’est pas intéressante, ni engagée. On y trouve beaucoup de réalisme et d’humour, on y parle de tout avec des sous-entendus clairement compréhensibles… Mais il est vrai que le public voulait plus, plus de franchise et plus de franc-parler…

Pour conclure, je dirai qu’on a vu une première pièce assez bien construite qui va sÍ»rement évoluer au cours des spectacles Í  venir, alors je vous conseille d’aller la voir et d’encourager nos artistes qui font tout pour se dépoussiérer de l’oppression et de la censure d’un ancien régime qui avait pour règle de briser les penseurs et de ne laisser la voix qu’Í  des sous-entendus étouffés.

N.A