
Une rencontre musicale sans frontières
Le spectacle musical donné le 30 juillet sur la scène du théatre romain de Carthage par le musicien et compositeur tunisien Jasser Haj Youssef dans le cadre du 51è festival international de Carthage a été un beau cadeau pour les mélomanes.
Accompagné de l’Orchestre Í cordes de Paris, ce jeune prodige qui a fait ses preuves en France comme partout ailleurs, est venu proposer son spectacle « Sira Symphonic Project », une rencontre entre plusieurs expressions musicales tunisiennes, arabes, occidentales et orientales. Le Jazz y a la part belle, mais aussi les introductions et les improvisations. Et aussi bien la musique instrumentale que le chant, constituent le programme de ce concert qui a été exceptionnel Í tous les niveaux. Il venait en plus bannir les frontières entre les musiques pour n’en constituer qu’une, en fin de compte. Cette dernière allie le savoir-faire, l’improvisation et la recherche. Elle vient confirmer que ce genre de rencontres musicales est possible pour établir un dialogue musical et interculturel.
De la musique classique, on passait allègrement Í la musique tunisienne, orientale, au Jazz et Í d’autres musiques encore, celles hindoue et persane. Le piano et le violon se rencontraient sur une scène aux lumières tamisées qui viraient de l’orange, au rouge et au bleu. La lune était sereine dans le ciel étoilé de la cité d’Elyssa. Majestueusement, le public écoutait et appréciait par applaudissements interposés. Un autre public de Carthage qui existe encore et fort heureusement ! La douceur du jeu des instruments Í cordes, s’accompagnait du savoir-faire des différents musiciens issus de plusieurs pays. Une rencontre facilitée par la musique, ce langage international incontestable. « Le violon de l’amour » comme surnommé et utilisé par Jasser Haj Youssef, venait tout dire sur le caractère de la musique qu’il crée et défend.
On découvrait et on redécouvrait dans ce spectacle des airs qui nous sont familiers et on faisait le rapprochement entre d’autres musiques si lointaines et si proches Í notre ouͯe. Et il y avait aussi la partie chantée dans ce concert. La soprano allemande Simone Karmes et le chanteur iranien Mohamed Motamedi se sont acquittés de leur tache, en donnant le meilleur d’eux-mêmes, charmant un public connaisseur et mélomane. Une belle soirée musicale pas comme les autres sur la scène du festival international de Carthage.
B.L.