JCC- Compétition officielle « Much loved » de Nabil Ayouch (Maroc)

Il y’a avait foule hier après-midi devant la salle du Colisée sur l’Avenue Bourguiba et bien avant 16 heures, heure de projection du film-évén

JCC- Compétition officielle « Much loved » de Nabil Ayouch (Maroc)

Triste et loufoque

Il y’a avait foule hier après-midi devant la salle du Colisée sur l’Avenue Bourguiba et bien avant 16 heures, heure de projection du film-événement « Ezzine illi fik » (Much loved) du réalisateur marocain Nabil Ayouch en compétition Í  cette 26è édition des Journées cinématographiques de Carthage. 

Ce film, qui a fait couler beaucoup d’encre, qui a provoqué la polémique et qui est censuré dans son pays, surprend et dérange. Son réalisateur suit, en quelque sorte, la lignée de ses précédents films sociaux Í  l’instar d’« Ali Zaoua, prince de la rue. » Nabil Ayouch s’attache, en effet, aux problèmes épineux de la société marocaine d’aujourd’hui. Ces derniers demeurent des sujets tabous et passent sous silence. « Much loved » nous surprend et nous interpelle sur le problème de la prostitution semi-clandestine Í  Marrakech, avec l’histoire de quatre filles de joie aux destins croisés. La réalité est reconstituée sans rajouts, ni maquillages. Et ici, le spectateur reste admiratif, non pas devant les scènes de nu et de sexe soft, mais par le cÍ´té humain de la chose. Car ces personnages sont analysés comme étant positifs.

Le langage du milieu, avec ses mots crus, s’il le faut, fusent de toutes parts. Les choses se présentent ainsi devant les yeux du spectateur et ceux du réalisateur du film. Ce dernier a donc « foncé » pour évoquer, comme précédemment indiqué l’état de la situation, telle qu’elle se présente. Nabil Ayouch reconstitue la réalité avec une œuvre puissante qui explore le milieu du proxénétisme. Et ici, le cruel cÍ´toie le comique et l’histoire s’avère triste et loufoque. C’est un voyage que Nabil Ayouch effectue dans la tête de ces prostituées. Ces femmes vivent pleinement leur liberté, allant jusqu’Í  commander les hommes dans un pays conservateur. Elles assouvissent les frustrations des hommes. « Much loved » est un film hyper réaliste qui met son public devant des réalités amères.

Il les dévoile, en plus et tout simplement, en nous offrant la capacité de se regarder dans le miroir. Le discours concerne et toutes proportions gardées tout le monde arabe.
B.L.