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«Khémis Achiya » de Mohamed Dammak
Les prémices d’une révolution
Projeté jeudi soir au « Colisée » en séance spéciale, en avant-première mondiale et devant un public record, « Khémis achiya » (Jeudi après-midi), le nouveau long-métrage de Mohamed Dammak narre une histoire qui se situe en Tunisie quelques mois avant la révolution.
Ce film nous emporte au cœur même des magouilles, des malversations et des « affaires » de l’ancien clan régnant en Tunisie, avant la révolution. L’exemple type de ce monde parfait est celui d’un homme d’affaires qui collabore avec le régime.
Toute cette histoire n’est en fait qu’un prétexte pour raconter dans les normes que veut le cinéma, une histoire qui tient.
Le réalisateur a construit son scénario, qu’il a écrit avec Tarak Ben Chaabane, Í partir d’événements imaginaires mais qui collent parfaitement Í la réalité d’une période, pas du tout brillante vécue par la Tunisie.
Le rythme de la narration est quelque peu long, mais est demeuré attachant.
Et pour une fois, point de hasard heureux, ni malheureux dans cette œuvre d’un peu plus d’une heure et demie. De plus, des brins de comédie loufoque et d’humour froid, accompagnent le déroulement des évènements.
Ils lui donnent, d’ailleurs et chemin faisant, un air de légèreté.
Au milieu de situations embarrassantes et parfois même inattendues, la présence de Fatma Ben Saͯdane et de Fethi Haddaoui, des comédiens talentueux et de métier, viennent donner au film une autre raison d’être vu.
Ils jouent, en effet, des rÍ´les de composition aux antipodes de l’attendu.
Et si Fatma Ben Saͯdane joue le rÍ´le d’une femme sadique et méchante, Fethi Haddaoui tient un rÍ´le qui lui colle Í la peau ; celui d’un homme d’affaires alité après un accident de la route, ajouté Í celui d’un séducteur et « tombeur » de femmes, même durant son traitement et sa convalescence.
D’un autre cÍ´té, nous découvrons le jeu pathétique d’une nouvelle actrice dénommée Aͯcha Ben Ahmed. La bonne direction de tous les acteurs dans ce film, lui donne un plus révélateur.
B.L.