
Déroutant !
Avec son nouveau long-métrage en compétition officielle aux Journées cinématographiques de Carthage : « Koudourat ghair adiya » (Pouvoirs paranormaux), le réalisateur égyptien Daoued Abdessayed aborde un thème original et délicat, celui des phénomènes invraisemblables qu’on peut rencontrer dans notre quotidien.
Il ne s’arrête pas seulement lÍ , car il nous prend au dépourvu, rendant paranormal le personnage principal du film : Yahia, de son prénom, médecin de son état. Ce rÍ´le délicat est assez bien joué par l’acteur Khaled Abou Ennaja. Ce personnage s’aperçoit et presque au bout du compte, qu’il a des pouvoirs qui dépassent l’entendement. Pourtant, il voulait aboutir Í un résultat probant lorsqu’il a réalisé une enquête scientifique sur ce phénomène rare. Cette enquête, n’ayant rien donné, il s’en ira prendre des vacances dans une maison d’hÍ´tes au bord de l’eau. Seulement, cette dernière est habitée par des personnages qui sortent de l’ordinaire et quelque peu excentriques. Parmi eux, la propriétaire du lieu, une femme divorcée, rÍ´le incarné avec aisance par la comédienne Najla Badr.
Elle a une petite fille ayant des pouvoirs paranormaux, comme ceux de faire tomber une pomme qu’elle n’arrive pas Í atteindre. Et ainsi font, font, font les événements du film qui continue de dérouter son spectateur. Un semblant d’une histoire d’amour se tisse entre ces deux personnages. Mais, que non ! La désillusion est toujours présente. On se demande d’ailleurs s’il s’agit d’un film destiné aux enfants ou aux adultes. Car même le cirque y est. Le divertissement y est donc garanti. A l’invraisemblable s’ajoutent les coͯncidences dont on rit parfois. Et on ne sait pas trop pourquoi le réalisateur aborde-t-il un thème fantastique, pour l’appeler par son nom. D’un autre cÍ´té, le film est assez bien monté. En plus, la narration est faite par petites touches, sans pour autant s’arrêter trop sur les détails. L’ellipse y est donc de rigueur.
On en sort pris au dépourvu après avoir suivi ces « Pouvoirs paranormaux » durant 133 minutes, sans que cela ait été ennuyeux. Mais ne faut-il pas se mettre Í l’évidence que le cinéma permet de réaliser l’irréalisable dans la vie de tous les jours ?
B.L.