
Jet Set Magazine a suivi en direct la Fashion Week Paris septembre / octobre 2015 et décrypte, pour vous, les défilés qui résument les principales tendances de la mode printemps-été 2016.
Allure générale
Retrouver le goÍ»t de s’habiller en offrant Í la confection la place qu’elle mérite, dans un monde monopolisé par les images est l’idée développée par Alber Elbaz pour Lanvin. En décomposant le work process, il emboÍ®te ainsi le pas Í une vague de fond, anti fashion et pro vêtements, déclenchée par la célèbre tendanceuse Lidewij Edelkoort. Chemise en popeline de coton, jupe plissée, volants, transparences avec lingerie exhibée, brillances, liens en liberté (comme des lianes), lavallières, ras du cou - colliers et foulards, rubans, bottes montantes au dessous du genou, symphonie de couleurs et imprimés 70’s… Tous les must du printemps-été 2016 se retrouvent dans une collection qui n’est pas un exercice de style, mais bien une œuvre en mode majeur.
Matières & Volumes
Veste doublée avec de la toile Í patronage, bords francs effilochés, fils qui pendent, points de bati, gaine - utilisée pour les fonds de robe – apparente sous des drapés façon « toges antiques », manche découpée avec épaulette en mousse Í découvert, robe scindée dans sa longueur, avec deux types de dentelles, plumetis Í pois noirs disposé sur un imprimé psyché, cabochons de perles nacrées incrustés dans un voile nude… Bienvenue au royaume du romantico-dark. La démarche est osée, mais Lanvin est une Maison qui manie, avec subtilité et infinie délicatesse, l’art de la féminité. Ni show off, ni mamy, ni garçon manqué. Les lignes glissent le long de la silhouette sans rien sacrifier Í ses courbes. C’est court dessous, ample par dessus (c’est la tendance), avec des robes Princesse, des mini jupes ou des vestes ¾. C’est long et fendu avec des robes du soir en mousseline de soie aux coloris chamarrés.
Imprimés & Couleurs
Depuis l’épisode Charlie, les dessinateurs et illustrateurs sont Í la mode, ils représentent l’espace de liberté dont l’être humain a besoin pour s’exprimer. Alber Elbaz dessine des cœurs, des étoiles, des chaussures… et écrit « Lanvin », « I love Fashion » - avec un cœur pour dire love … sur les tissus et les cuirs. Pour les couleurs, au delÍ du sempiternel noir & blanc, Lanvin décline un arpège (pour reprendre le nom du parfum) de coloris doux, Í l’image du bleu Lanvin, et de paillettes qui ont conservé leurs bordures en mousseline, dans une humeur Art Déco, ressort artistique de la Maison. Un motif léopard en relief est le seul rescapé du vent animalier qui a soufflé sur l’automne-hiver 2015-2016.
Sacs
Signalons deux nouveautés qui n’ont pas encore de noms Í l’heure o͹ nous écrivons. L’un est le « New bag by Lanvin », entre mini cartable et besace. Son design s’inscrit dans les mouvances wording et illustrators décrites ci-dessus. Alber Elbaz a réellement dessiné au feutre gras sur les prototypes, confiant ensuite aux ateliers de fabrication le soin de pérenniser son œuvre. Le second sac, baptisé ponctuellement New Line, a sensiblement la même forme mais son contour se distingue grace Í 3 grosses surpiqures. Au centre, figure le logo Lanvin, qui représente Jeanne Lanvin et sa fille : un emblème iconique et symbolique qui confère une place Í la maman (contrairement Í d’autres labels qui font de la femme une poupée Barbie ou une poupée tout court – et qu’on aime bien aussi !). Notez que les sacs peuvent être assortis de charms montés sur la chaÍ®ne bandoulière.
Bijoux
Elie Top, créateur des bijoux Lanvin depuis l’arrivée dans la maison d’Alber Elbaz, il y a plus de 10 ans, a imposé le bijou fantaisie couture, comprenez des pièces imposantes mais légères Í porter, raffinées, en métaux non précieux (laiton, cristaux de Swarovski…). Pour le printemps été 2016, Elie Top délaisse son goÍ»t pour la mécanique au profit de bijoux baroques : ras du cou en métal ou en fleurs chiffon, chaines Í gros maillons, mousquetons ciselés, cœurs montés sur des rubans en satin (qui se portent également en broches)…
Beauté
La femme Lanvin a les cheveux courts, Í peine arbore-t-elle une petite frange (comme Jean Seberg dans le film A bout de souffle). C’est d’ailleurs la mannequin Ruth Bell, égérie de la nouvelle campagne Saint Laurent, au crane quasi rasé, qui ouvre le show en chemise blanche et pantalon noir, pour trancher et souligner son cÍ´té garçonne ou androgyne. Le make up semble nude mais, comme souvent chez Lanvin, la beauté est dans le détail. Gageons qu’il est plus sophistiqué qu’il n’y paraÍ®t…
A suivre : Les principales tendances printemps-été 2016 Í travers le décryptage du défilé Louis Vuitton, printemps-été 2016
Par notre correspondante Í Paris : Florence Julienne.