
De beaux chants tunisiens et russes
La soirée d’ouverture de la neuvième édition du festival « Jeunes virtuoses Í Ennejma Ezzahra », Í Sidi Bou Saͯd, a démarré le 11 février dans une ambiance amicale et conviviale avec une participation tunisienne et russe. Un petit régal.
Le public mélomane et fidèle qui était présent, était assez nombreux. Il n’avait pas regretté d’y avoir été, car les deux parties qui constituaient le programme, en valaient la peine. Et comme l’indique son appellation, ce festival, organisé par le Centre des musiques arabes et méditerranéennes Í l’ancien palais du baron d’Erlanger, est réservé aux jeunes talents d’ici et d’ailleurs dans le jeu instrumental. Cette année, le chant s’y invitait. Et c’est par ce dernier que ça démarrait et continuait ! En première partie, la jeune interprète Nesrine Jabeur, qui a plusieurs cordes Í son arc, étant donné qu’elle enseigne la guitare classique et la joue, en plus de chanter, était venue confirmer son grand talent au CMAM. Sa voix est douce, feutrée et veloutée.
Elle chante des classiques de la musique tunisienne, andalouse, arabe, américaine et même ses propres compositions dans un genre hybride, lÍ o͹ l’arrangement et l’improvisation ont un nom. Elle a su emporter son auditoire dans un monde de calme et de rêve en lui faisant découvrir ou redécouvrir des chansons célèbres ou d’autres encore qui le sont moins. Accompagnée par Jihed Khemiri, aux percussions et Wassim Ghadab, Í la guitare électrique, Nesrine Jabeur s’acquittait de sa tache avec beaucoup d’aisance et d’entrain. Elle passait du « Mouachah » Í la chanson populaire tunisienne, Í l’instar de « Keb el foulara », puisée du patrimoine musical de la région du Kef. Toutes ces chansons sont reprises dans un style moderne et arrangé qui ne quitte pas les sonorités tunisiennes.
Dans le registre du Jazz, Nesrine a chanté « A night in Tunisia », un standard de Dizzy Guillespie. Sobre et tranquille, elle vit ses chants de toute son ame et cela jusqu’au bout de sa prestation chaleureusement applaudie par le public. La seconde partie n’allait pas tarder, le temps de préparer la scène durant les dix minutes d’entracte. Et c’est l’ensemble « Les lumières de Moscou » qui allait enchaÍ®ner. Un groupe de quatre choristes fraichement débarqués de la capitale russe et qui sillonnent le monde pour proposer des chansons folkloriques et du patrimoine de la Russie. Ils y remportent un grand succès. Dirigés par Elena Valder, qui les accompagne au piano dans quelques unes des chansons, ce groupe de chorale et de vocalise est formé par : Paulina Semyanshuk, Tatiana Lupanova, Alexandre Selezov et Vladimir Boganov.
Et que dire de leur prestation, sinon qu’ils avaient subjugué l’assistance en chantant tels des professionnels. Le sérieux et le talent étaient lÍ pour revisiter des œuvres classiques des extraits d’opérettes et des chansons folkloriques russes. On y retiendra qu’ils avaient chanté en solo, en duo, en trio et tout ensemble principalement sur une bande-orchestre. Leur accoutrement changeant rimait avec les thèmes interprétés. Le chant a capella n’était pas en reste. Un vrai régal et un voyage merveilleux vers des contrées lointaines si proches des cœurs des mélomanes présents.
B.L.