
Ah ! Si c’était tous les jours !
La 25è édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) bat son plein avec son lot considérable de films particulièrement en avant-première et parfois bon Í voir (toutes sections confondues.) Mais ce qui frappe du premier coup, c’est la ruée considérable du public vers les salles, chose qu’on ne rencontre qu’Í l’occasion d’un tel événement biennal.
On est donc dans le droit de savoir o͹ se cachaient ces gens-lÍ les autres jours ? Il est vrai que les films africains et arabes de qualité ne courent pas les rues en Tunisie et durant l’année. L’occasion demeure donc unique pour aller voir ces films-lÍ qui souffrent de l’absence totale de leur distribution sur nos écrans, comme sur ceux d’autres pays arabes et africains. Les JCC ont d’ailleurs été crées et depuis 1966 pour parer Í ces lacunes qui ont plutÍ´t augmenté avec la fermeture considérable des salles obscures. Ces dernières, encore fonctionnelles, ont été rénovées Í cette occasion et il y’en a même qui ont installé de nouvelles enseignes. Le visage relooké de nos salles qui retrouvent leur public après une si longue absence, donne envie pour s’y déplacer, d’autant plus que des films inédits du monde entier y sont projetés.
Il est question que les JCC deviennent annuelles « pour qu’elles soient mieux visibles une fois l’an », comme l’a déclaré Dorra Bouchoucha, directrice de l’actuelle édition lors de la conférence de presse de ces journées. Leur rendez-vous qui deviendra annuel permettra aux salles de respirer et de renflouer de l’argent pour survivre et ne pas s’auto-déclarer mortes ! Une bonne solution qui contraindrait les organisateurs, le ministère de la culture, en l’occurrence, Í changer les dates des JCC. Car ce festival est organisé en alternance avec le FESPACO, Í Ouagadougou et les Journées théatrales de Carthage, auxquelles s’ajouteront désormais celles musicales. Le bal des journées, en quelque sorte !
Et pour revenir Í l’actuelle édition des JCC, plus d’un film de la compétition officielle des longs-métrages ne méritait pas d’y être ! C’est le cas d’ « Arwad », le film syrien, tourné en partie en Tunisie. Un mélodrame classique, lourd et lent qui a mis hors-jeu ses nombreux spectateurs. Nous y reviendrons.
B.L.