Journées théatrales de Carthage : « Tarek Assalij » du CADS du Kef

La nouvelle pièce produite par le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef intitulée : « Tarek Assalij » a été présentée le 27 novembr

Journées théatrales de Carthage : « Tarek Assalij » du CADS du Kef

Retour du théatre complet

La nouvelle pièce produite par le Centre des arts dramatiques et scéniques du Kef intitulée : « Tarek Assalij » a été présentée le 27 novembre Í  la salle « Le Mondial » devant un public très nombreux. Une pièce-événement dans cette manifestation théatrale biennale.
Ce spectacle se voulait total, dans la mesure o͹ le jeu théatral donnait la réplique Í  la danse, Í  la musique et au chant en live et en off. Le texte de cette pièce d’une heure est collectif. La mise en scène a été assurée par Sami Nasri dont le bon encadrement de l’équipe des comédiens a élevé ce travail au rang des petits chefs d’œuvres de notre théatre contemporain. Ce spectacle se situe dans le genre du théatre éclaté et complet. « Tarek Assalij » renvoie au chant des « Assalij », herbes sauvages poussant dans les montagnes et Í  la campagne. Le chant était présent dans ce spectacle de seulement une heure. Les comédiens appartenant Í  plusieurs générations ont joué sur un rythme très rapide. L’unité du lieu et le thème de la pièce accrochaient encore plus. Il s’agit de la rencontre de prisonniers d’opinion dans la Tunisie des années 90 du siècle dernier. Les problèmes qu’ils évoquent n’ont pas encore trouvé de solutions de nos jours.

Ils appartiennent Í  plusieurs obédiences et tendances politiques et avaient dit non Í  la dictature, appelant Í  la liberté et Í  la démocratie qui se faisaient encore attendre. Leur rencontre est certes dramatique, mais tourne Í  la dérision et Í  la comédie, tellement ils se critiquent mutuellement employant un langage parlé contenant des mots parfois crus. La scène est entièrement exploité avec des lumières changeantes C’est Í  une véritable performance artistique que se sont livrés les comédiens et comédiennes. Un jeu rapide avec un décor axé sur des tonneaux de couleur rouge. Cette couleur n’est-elle pas le signe de la colère ? Et quand les chants, les percussions sur les tonneaux et les chansons montent, c’est pour exprimer encore mieux chaque situation et pour accompagner la scène. La pièce est un véritable exercice possible et impossible o͹ le corps et la voix ne font qu’un. 

Cette nouvelle pièce a eu un standing ovation. Elle vient démontrer que la continuité marque le travail du CADS du Kef qui a lui-même hérité de l’ancienne troupe permanente crée et dirigée par Moncef Souissi.

B.L.