Journées théatrales de Carthage « 1789 Í  l’Ile Saint-Louis »

Le droit des noirs en filigrane

Journées théatrales de Carthage « 1789 Í  l’Ile Saint-Louis »

Le droit des noirs en filigrane

L’espace El Hamra accueillait dans le cadre des 17è Journées théatrales de Carthage la pièce guinéenne « 1789 Í  l’Ile Saint-Louis » donnée par la troupe du Théatre national guinéen. Une pièce qui raconte l’abolition de l’esclavage en Afrique subsaharienne.

Un public assez nombreux avait suivi cette pièce donnée au sein même du Centre arabo-africain de formation et de création théatrale créé en 2001 par feu Ezzeddine Guennoun Í  l’Espace El Hamra, devenu depuis quelques années le Théatre de tous les arts. Le représentant de la troupe guinéenne a rendu hommage Í  Ezzeddine Guennoun qui a facilité les rencontres et les échanges entre les gens du théatre arabe et africain Í  travers son espace privé. La pièce se situe dans le genre du théatre éclaté, dans la mesure o͹ elle démarre de la salle-même et non sur scène. Les comédiens s’éclatent Í  la porte de la salle et vont vers la scène en dialoguant avec le public. Si bien qu’une comédienne annonce Í  une spectatrice qu’il s’agit d’une pièce en noir et blanc. 

Les faits de cette dernière se déroulent Í  l’Ile Saint-Louis au Sénégal, durant les Etats Généraux de la Révolution française, en 1789. Les droits des noirs Í  l’existence et Í  la vie y sont fortement évoqués o͹ une assemblée se tient Í  Paris. Et Í  l’Ile Saint-Louis au Sénégal, c’est le remue-ménage qui a lieu dans une atmosphère loufoque et tragique, Í  la fois. A pièce se déroule sur une scène presque dépourvue de décor, Í  l’exception d’une grande coiffeuse, un élément sur lequel les comédiens montent dans un jeu rapide et décontracté. Et tant pis si des comédiens glissent sur scène feignant de tomber, ou tombant carrément. Cela a fait partie du jeu hilarant. Un écran vidéo a diffusé, Í  deux reprises, des extraits enregistrés dans une plantation en Guinée en compagnie d’un paysan. Ce procédé mettait le public dans le vif du sujet.

Les acteurs portent des masques blancs pour incarner les rÍ´les des blancs. L’abolition de l’esclavage en France devait certainement être suivie dans les pays africains subsahariens. La pièce « 1789 Í  l’Ile Saint-Louis » est un plaidoyer en faveur des peuples de couleur qui n’étaient pas considérés comme des êtres humains Í  part entière. L’occasion était une opportunité pour voir un théatre africain subsaharien qu’on ne voit qu’Í  l’occasion des JTC et qui se cherche encore, parfois. 
  
B.L.