Kanvas Art Gallery-Exposition de groupe 2012

Le chiffre 12 célèbre l’année 2012, Í  Kanvas Art Gallery de Yosr Ben Ammar, Í  la Soukra. A travers le nombre d’artistes plasticiens expos

Kanvas Art Gallery-Exposition de groupe 2012

Une bataille contre les aberrations
Le chiffre 12 célèbre l’année 2012, Í  Kanvas Art Gallery de Yosr Ben Ammar, Í  la Soukra. A travers le nombre d’artistes plasticiens exposant depuis le 8 janvier et jusqu’au 25 février, on découvre et redécouvre quelques noms appartenant Í  la nouvelle génération d’artistes tunisiens, s’exprimant sous différents supports et réunis sur les cimaises de cette belle galerie. Leurs travaux se situent dans une lignée de recherche très poussée dans l’art contemporain. Une rencontre insolite en phase avec la révolution tunisienne. Un artiste, n’est-il pas révolutionnaire et libre dans sa vision et sa conception du discours artistique ?

Rania Werda annonce la couleur. Les dès sont jetés. La situation est dégradée. Rania ne va pas par quatre chemins pour exprimer la condamnation de l’homme et de la femme par le biais de trois dessins au feutre et Í  l’acrylique sur toile enduite et au fusain et Í  l’encre de Chine sur toile. Trois œuvres qui se prolongent, Í  même le sol. Mohamed Ben Soltane, de son cÍ´té, choisit la toile cirée pour des nappes toilées bleue, noire et blanche. Il y’a des mouvements et des batailles, mais qui, en fait, ne représentent que celles provoquées par la préparation d’un trousseau de mariage ! Les œuvres de Mohamed Ben Slama, sans titre et Í  l’huile sur toile, invitent Í  l’interprétation. Nadia Jelassi et ses deux photomontages « X-five », continue d’explorer les voies de l’innovation et de la recherche plastique pour dénoncer les aberrations. Il en est de même pour Ymen Berhouma et ses techniques mixtes sur toile ; avec entre autres du collage et dessin au fusain. Deux œuvres sans titre, Í  choisir, ou Í  inventer par le visiteur. Hela Lamine propose avec des techniques mixtes, cinq œuvres. Le discours y est Í  la fois ironique et philosophique ; o͹ « la poire est 100% dégradable ». Dans les deux dernières œuvres, sans titre, des batailles ont lieu. De son cÍ´té, Wassim Ghozlani, Í  travers quatre photos numériques, présente des portraits de personnages du sud tunisien, o͹ le sourire domine. Oussema Troudi s’est inspiré de la nouvelle configuration de Facebook, avec son œuvre : « LÍ  o͹ est le danger… » Lilia El Golli donne Í  voir ses photos réalisées sur papier argentique, ici, comme ailleurs. Pour sa part, Ghazi Frini nous offre Í  voir une vidéo de 4 minutes. Une séquence qui fend le cœur et relative Í  la démolition du quartier « El Bratel », Í  la Goulette. L’image est triptyque et constitue une œuvre d’art qui accuse les démolisseurs des traces de la mémoire collective des Tunisiens. Une autre histoire, de bois, celle-ci, est narrée en photos sur sept tableaux par Karim Ben Amor. Une autre bataille du regard ? Enfin, Noutayl Belkadhi, avec ses œuvres ludiques en sculpture en inox, en cuivre et en métal. Des bêtes sont représentées. La bataille est ici une chasse ; dans la mesure o͹ une bête bouge grace Í  un mécanisme électronique en cuivre et en métal. Le chasseur est lÍ , prêt Í  tuer !

Une nouvelle expo qui vaut le détour, pour vivre autrement la révolution et pour être au diapason des nouveaux travaux de nos jeunes et talentueux artistes…de demain.

B.L.