
Dimanche 3 avril 2011, Frédéric Mitterrand a convié quelques journalistes pour une conférence de presse Í l’hÍ´tel Concorde au Lac. En entrant dans la salle, j’ai vu un Frédéric Mitterrand calme, la tête basse et le visage attristé. Je me suis installée et j’ai écouté. Ce que j’ai entendu pour commencer, c’est des excuses claires adressées Í tous les Tunisiens qu’il dit avoir déçu. Il a évoqué l’ancienne époque, je cite : « On était obligé de dire qu’un tel a fait et qu’un tel a voulu, et vous savez bien de qui je parle… » Il s’est dit passionné et admiratif face Í ce qui se construit depuis 4 mois en Tunisie.
M. Mitterrand a ensuite déclaré qu’il était conscient de la déception qu’il a suscitée et qu’il en a réellement souffert car son amour et son respect pour le peuple tunisien ont toujours été sincères, et ce, depuis 30 ans. Il a dit, je cite : « J’ai travaillé 30 ans pour et avec les Tunisiens, j’ai aidé Í faire des films, des documentaires, j’ai la nationalité tunisienne que j’ai pratiquée en étant depuis toujours solidaire avec les artistes tunisiens… je suis sincère et investi, et je suis venu avec des choses pratiques… » En effet, le ministre de la Culture a rencontré lors de sa visite plusieurs ministres avec qui il a parlé de plusieurs projets, notamment concernant la culture, le tourisme culturel, l’ouverture de duplex pour encourager l’usine cinématographique libérée des entraves de la censure, des aides allouées aux librairies afin qu’elles puissent moderniser leur fonction… Ils ont aussi abordé des sujets concernant le patrimoine, la télévision tunisienne pour couvrir toutes les régions et pas seulement la capitale, l’organisation de concerts de musique, notamment « La Nuit de la musique » Í La Goulette qui sera diffusée en direct sur une chaÍ®ne française… M. Mitterrand a aussi insisté sur le fait que ces projets avancent et qu’il y tient particulièrement, surtout en tant que Tunisien.
Cette conférence de presse a, je le crois, réconcilié le peuple tunisien avec son fils adoptif Frédéric Mitterrand qui, j’en suis sÍ»re, par « tunisienneté » mais aussi par un léger sentiment de culpabilité fera tout ce qui est en son pouvoir pour aider notre pays du mieux qu’il le pourra.
N.A.