La compagnie de danse contemporaine Selim Ben Safia présentera le 22 Novembre 2014 Í 19h, sa nouvelle création chorégraphique IMPASSE, au cinéma Le Mondial.
Après le succès de la 1ère édition du « Hors-Lits Tunis » qui s’est déroulée le 1er Novembre 2014 Í La Medina Í guichet fermé, le chorégraphe Selim Ben Safia présentera la première de sa cinquième création chorégraphique IMPASSE. Le directeur artistique fera danser cette fois-ci, un circassien, une danseuse contemporaine et un danseur Hip Hop.
Plus qu’un spectacle de danse, un univers sonore créé spécialement par le virtuose du violon Zied Zouari, qui sera d’ailleurs sur scène pour la première.
Fidèle Í sa vision d’une danse contemporaine démocratisée et accessible au plus grand nombre, le chorégraphe mêle des disciplines, des styles et des mouvements différents. Selim Ben Safia livre Í travers cette création, sa perception de la vie : une bataille intérieure incessante entre le désir et le renoncement. Ses personnages luttent, hurlent, se débattent et se confrontent inlassablement Í cette IMPASSE.
Conception Artistique
Création chorégraphique, elle repose sur trois scènes de vie, trois rêves qui se succèdent, trois réalités mornes, trois décors différents, trois personnages.
Le premier, un homme qui traine le poids de sa vie, des années passées et des années Í venir. Légèrement vêtu, il traine ses boites d’archive…ses boites Í souvenirs…ses boites Í regrets et avance vers la lumière, tourmenté par les voix assourdissantes qu’il entend. Ses boites, toujours plus lourdes, toujours plus envahissantes, toujours aussi difficiles Í transporter, constituent l’élément central de cette scène. Tel un esclave de sa vie et de ses décisions, il est enfermé dans une répétition de moments de vie incessants. Selim BEN SAFIA, fait mouvoir son personnage via son corps engourdi et éreinté. Les bras portent ce corps apathique vers une lumière : l’autre vie possible.
Le second, un jeune tiraillé entre un avenir préprogrammé, un futur qui correspond au moule certes confortable mais décidé par les autres et la vie d’artiste qu’il pense être et qu’il voudrait mener. Le chorégraphe nous peint un personnage lassé par l’attente interminable d’une pointe de courage. Il a passé sa vie Í attendre qu’on prenne en considération ses rêves. Assis sur sa chaise habituelle, dans son environnement habituel, Í sa place habituelle, il attend, se balance et tombe. Ses mouvements lents et répétitifs, le silence gênant, il regarde la lumière, il essaye de l’atteindre. Il espère un avenir meilleur, un avenir qu’il pourrait choisir.
La troisième, une belle jeune femme qui fait la fierté de sa famille: de brillantes études, un cursus sans surprises, une timidité touchante … un futur époux choisi par sa famille : il la comblera sÍ»rement et lui permettra de briller en société.
Mais cette vie, elle ne la souhaite pas réellement…. Elle rêve d’une vie de bohème, de voyage, de liberté, de rencontres, de fêtes, de palpitations et d’excitation…Mais que vont dire ses parents ! Que vont dire la famille, les amis !
Elle scrute la lumière et se demande chaque jour si elle est capable de l’atteindre. Ses gestes aériens et lents tantÍ´t rythmés et saccadés, le chorégraphe la plonge dans sa tourmente infinie.
Sur scène les trois personnages se cherchent, chacun dans son monde, chacun dans un coin du plateau. Selim Ben Safia fera de la lumière une sorte d’espace clos, de refuge pour chacun des interprètes. Un espace o͹ il pourra s’exprimer librement.
Les trois personnages dans leur recherche de liberté, dans leur questionnement, finissent par se retrouver. Les trois espace éclairés ne font désormais plus qu’un : leurs mouvements s’unifient, se ressemblent de plus en plus. Ils interagissent, s’entraident, échangent leurs positions, testent l’espace de l’autre, tachent d’y trouver le bonheur recherché.
Pour cette nouvelle création Selim BEN SAFIA, souhaite donner une suite au spectacle « Í jour ». Les nouveaux personnages font face cette fois-ci Í l’impasse.
Les phrases chorégraphiques proposées sont très dynamiques. La danse, en tant « qu’architecture en mouvement » met en exergue ce désir de dépassement de soi. La danse tantÍ´t Í ras du sol, tantÍ´t en haute voltige, Í travers la gestuelle hip hop, décomposée et retravaillée, laisse paraitre la difficulté des choix Í faire face Í deux modes de vie, Í deux chemins opposés.
Selim BEN SAFIA, Í travers « impasse » creuse encore plus les questions liées au désir, Í la volonté, Í la liberté, au poids de la mentalité, au conflit interne et Í la dissonance cognitive.