Le film « Ksar Eddahcha » (Dicta Shot) de Mokhtar Laajimi : La révolution tunisienne vue autrement

La sortie sur nos écrans de « Ksar Eddahcha » (Dicta Shot), le second long-métrage du réalisateur tunisien Mokhtar Laajimi coͯncide avec la c�

Le film « Ksar Eddahcha » (Dicta Shot) de Mokhtar Laajimi : La révolution tunisienne vue autrement

La sortie sur nos écrans de « Ksar Eddahcha » (Dicta Shot), le second long-métrage du réalisateur tunisien Mokhtar Laajimi coͯncide avec la célébration du cinquième anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011. 

Ce film est, en effet, une chronique poignante et douloureuse de la Tunisie pré et post révolution durant la courte période se situant entre le 13 et le 14 janvier 2011. Un passage de la dictature Í  la libération. Le réalisateur ne fait pas dans la narration ordinaire. Une métaphore de la dictature de Ben Ali. Il annonce la couleur avec le titre choisi pour son film. « Ksar Eddahcha » n’est pas un palais merveilleux comme le suggérerait son tire. Il s’agit plutÍ´t d’une prison improvisée dans un lieu abandonné au centre-ville de Tunis. Ce lieu ressemble Í  un asile psychiatrique o͹ les internés y sont admis de force et ne sont que des opposants Í  un régime dictatorial. Un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants devenus des aliénés mentaux sous l’effet des drogues qu’on leur injecte.

Le personnage du tyran, responsable du lieu et qui « veille » en sadique sur la torture de ses ennemis, s’appelle Hazem. Il est interprété, contre toute attente, par Hichem Rostom Il contrÍ´le tout grace aux caméras de surveillance. Son prénom n’est pas sans rappeler celui du président déchu Ben Ali et son expression « Bikoulli hazm » prononcée la veille de sa fuite. Quant Í  Nidhal, (militantisme), c’est le prénom de l’opposant dur et farouche interprété avec minutie par Jamel Madani. Ce prénom, comme prédestiné,  colle parfaitement Í  son action militante qu’il mène depuis belle lurette. La galerie de personnages tristes et loufoques, Í  la limite, acceptent l’inacceptable et résistent. Dans ce microcosme de la société tunisienne, on découvre également le personnage d’Azza, une femme cultivée, qui garde ses facultés mentales.

Ce rÍ´le de composition est admirablement  incarné par Fatma Ben Saͯdane. Le réalisateur Mokhtar Laajimi fait dans la fiction. Il lui ajoute des images documentaires puisées de l’actualité de la révolution. La reconstitution de la réalité de la veille et du jour de la révolution, est aussi de rigueur. Le réalisateur fait-il lÍ  n clin au genre documentaire qui a caractérisé son travail durant plusieurs années. Intra et extra-muros, la tension monte et l’éclatement de la révolution est annoncé. Un film Í  voir absolument.

B.L.