Le groupe Touareg « Tartit » Í  Ibn Rachik

Les artistes nomades dans nos murs En cette fin d’après-midi du 18 mars et malgré l’attaque terroriste survenue quelques heures auparavant au

Le groupe Touareg « Tartit » Í  Ibn Rachik

Les artistes nomades dans nos murs

En cette fin d’après-midi du 18 mars et malgré l’attaque terroriste survenue quelques heures auparavant au Musée du Bardo, la vie continuait, bravant la peur et les menaces. Le spectacle du groupe musical touareg « Tartit » avait bien eu lieu, en présence d’un public nombreux.

Ce concert, qui était proposé hors-compétition par les Journées musicales de Carthage, nous faisait découvrir un ensemble formé par cinq musiciennes et huit musiciens venant de Tombouctou au Mali. Cet ensemble a été d’ailleurs formé depuis les années quatre vingt dix du siècle dernier dans un camp de réfugiés en Mauritanie, lors des soulèvements Touaregs. Le groupe a ensuite continué son chemin pour organiser des concerts, sortir des albums et se faire une place parmi les musiciens de renommée Í  travers le monde. Jouant assis, les membres de ce groupe venaient simplement nous emporter vers la vie de cette communauté des Touaregs telle que vécue au Sahara. Une vie difficile, certes, mais qui est ponctuée de chants et de musiques. Ils portaient leurs habits traditionnels foncés, mais aussi blancs.

Les chants et comme nous en avions eu une idée, racontent des histoires anciennes, d’autres de légende et d’autres encore o͹ la danse s’invite. Un univers de calme et de sérénité en plein milieu d’une nature aride. L’une des membres du groupe expliquait dans la langue de Molière l’essentiel des histoires. Les instruments typiques de percussion et Í  cordes, étaient en fête. Et mieux encore, les femmes poussaient des youyous, par intermittence. Les nomades étaient sur scène et le prouvaient encore en s’y « promenant » comme pour insister sur le caractère de leur vie quotidienne. Ces artistes jouaient et chantaient assis. Et c’est Í  l’occasion de danses en duo, ou en solo, qu’ils se levaient. Des moments de rêve en compagnie de ces gens qui nous sont proches par leur africanité.

Les chants étaient comme hypnotiques. Ils menaient Í  une douce transe sur des rythmes cycliques. Un spectacle qui était hors-compétition aux JMC et qui nous réconciliait avec d’autres musiques, pas aussi lointaines de nous.


B.L.