Un moment symbolique et historique
C’est au cours d’une cérémonie qui a eu lieu dimanche 13 avril en fin de matinée au Musée de Carthage que Mourad Sakli, ministre de la culture a remis Í Khalida Toumi, son homologue algérienne le masque de Gorgone retrouvé en Tunisie au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011 dans la demeure de Sakhr El Matri, gendre du président déchu parmi 164 autres pièces archéologiques !
Cette cérémonie a vu la présence d’un nombre impressionnant de journalistes, tous supports confondus et de correspondants de médias étrangers en Tunisie. Ce masque en marbre d’une valeur inégalable pèse 320 kilogrammes et mesure 92 centimètres de longueur et 71 centimètres de largeur. Pièce archéologique rare, il appartient Í l’histoire de l’Algérie et Í celle de l’humanité et remonte au 2ème siècle après Jésus Christ. Il a été volé en 1996 sur le site archéologique « Hippone » Í Annaba, o͹ il a été découvert en 1930. Il représente un visage arrondi avec une bouche ouverte et des yeux semi-ouverts. La ministre algérienne a mis l’accent sur le fait que le vol a eu lieu alors que l’Algérie était préoccupée Í combattre en solitaire l’extrémisme religieux en des circonstances douloureuses durant la décennie noire. Un coup dur pour le peuple algérien.
Le terrorisme, a-t-elle ajouté, ne se limite pas aux assassinats autant qu’il s’approprie les biens vitaux et culturels des peuples. « Notre lutte commune est contre le terrorisme, la contrebande et le commerce parallèle », a insisté Í dire l’interlocutrice. La ministre de la culture algérienne a ajouté que c’est lÍ un moment symbolique dans le domaine de la coopération entre la Tunisie et l’Algérie. Ce travail ne s’arrêtera pas lÍ . Elle a appelé Í la création d’un comité commun formé de spécialistes dans le patrimoine culturel afin poursuivre les travaux de recherche et de dénombrement des pièces archéologiques volées.
La restitution de ce masque montre o͹ pouvait aller la stupidité et le nom respect de l’histoire d’un pays, qu’il soit l’Algérie ou la Tunisie. Un réseau destructeur des biens des pays et des détails de leur histoire.
B.L.