Littérature Milosz chez Tahar Haddad

Que savons-nous de la littérature contemporaine polonaise ? Pas grand-chose...

Littérature Milosz chez Tahar Haddad

Que savons-nous de la littérature contemporaine polonaise ? Pas grand-chose, ou rien du tout, avouons-le ! Mais il est des opportunités qui s’offrent Í  nous, parfois, qui nous mettent comme nez-Í  nez avec un sujet qu’on ignorait totalement. Dans cet ordre d’idées, nous avons pu rencontrer le poète et écrivain polonais Czeslaw Milosz dans la Médina de Tunis et plus précisément au Club culturel Tahar Haddad, Í  travers une présentation exhaustive de son œuvre, la lecture de quelques uns de ses poèmes et la projection d’un film adapté de l’un de ses romans. Une bonne découverte d’un Prix Nobel de littérature en 1980 et qui était né en 1911 et mort en 2004. Cette rencontre a été orchestrée par Hatem Bourial, l’incontournable chroniqueur et animateur culturel, en collaboration avec l’Ambassade de Pologne en Tunisie, Í  l’occasion du centenaire de la naissance de Milosz, dans l’actuelle Lituanie, près du fleuve Issa. Ce penseur, romancier, poète, essayiste et traducteur, a marqué de son empreinte la seconde moitié du vingtième siècle. Il était entré dans la résistance dès 1944. Sa poésie a été le fruit de sa relation comme organique avec la nature, le milieu qui a influencé ses écrits poétiques et romanesques. Et même s’il avait travaillé officiellement entre la France, la Pologne et les Etats Unis, après la seconde guerre mondiale, il avait, de nouveau, pris ses distances vis-Í  vis du pouvoir en Pologne pour dénoncer « la passivité de l’intelligentsia polonaise devant le totalitarisme stalinien ». Il rendra compte, d’ailleurs, des rapports entre littérature et politique en Pologne de 1945, Í  1950. Il avait le devoir de témoigner de la tragédie de sa patrie et le droit Í  la libre création. Dans « La pensée captive », publié en 1953, il fait valoir les logocraties populaires. Cet essai avait eu un grand succès, Í  l’époque. Quant Í  la poésie de Milosz, elle est marquée par une force expressive, une richesse de langage et un attachement Í  une nature vivante et belle. Dans son poème : « Café », il dit, en substance : « Je peux encore être bÍ»cheron dans les forêts du Grand Nord, Je peux haranguer de la tribune, ou tourner un film Avec des moyens dont ils n’avaient pas idée Je peux goÍ»ter aux fruits des Í®les océanes Et avoir ma photo en costume de la fin du siècle… »

Le film projeté et intitulé : « Dolina Issy » (Sur les bords de l’Issa), est tiré de l’œuvre de Milosz, qui en porte le même titre. Réalisé en 1982 par l’écrivain et cinéaste polonais Konwicki, il raconte l’enfance d’un personnage, qui n’est autre que celle de Milosz, au début du vingtième siècle, loin des grandes métropoles. Un souvenir nostalgique de cette belle contrée.

B.L.