Voici venu le temps tunisois de la création dans le domaine des arts visuels et sonores.
Afif Riahi et son équipe ont reçu le soutien de l'Union européenne pour présenter un programme original et très actuel, qui se déroulera Í l'Acropolium de Carthage.
Initié par l’association Echos Electrik, le projet E-Fest a démarré en novembre 2009 pour se terminer le 15 décembre 2010. Plateforme consacrée aux musiques et cultures électroniques, l’E-Fest est construit sur la multiplicité de ces courants. Réunissant les univers de la musique, de l’image, du spectacle et des arts numériques, la programmation est ouverte Í la diversité des formes artistiques innovantes qui utilisent les technologies numériques. E-Fest propose des concerts, des cinés-concerts, des installations interactives, des ateliers et des projections d’arts visuels.
Bénéficiant du soutien du programme culturel de la Commission européenne, du partenariat des centres culturels européens basés en Tunisie et de la collaboration des associations Transcultures (Mons/Belgique) et Gummi Gumi (Strasbourg), E-Fest prend une dimension permanente en proposent des activités récurrentes sur treize mois.
Ayant pour devise de promouvoir les cultures émergentes et les pratiques artistiques innovantes en Tunisie, accompagner les artistes tunisiens dans leur évolution, faire le lien et soutenir les nouvelles initiatives créatives, sensibiliser de nouveaux publics Í cette culture et Í ses pratiques, E-Fest offre encore une fois, les 3, 4 et 5 juin, l’occasion de découvrir le travail créatif de deux artistes tunisiens, Haythem Zakaria et Farah Khelil, par le biais d’une déambulation Í travers leurs installations interactives. A découvrir absolument !!
Ce circuit insolite qui interpelle les sens et provoque des interrogations est ouvert gratuitement au public du vendredi 4 au dimanche 6 juin, de midi Í minuit.
Mais quand on dit E-Fest, on dit bien entendu musique électro, poésie sonore, musique énergique… et c’est durant ces trois jours que des magiciens du son offriront des ambiances de fous, un moment d’évasion et de dépassement.
Voici, en primeur, quelques repères Í propos des artistes belges proposés Í Afif Riahi par Transcultures (Mons, Wallonie).
Jeudi 3 et vendredi 4 juin de 15H Í 19H
Depuis 2005, Philippe Franck - alias Paradise Now - mixe des extraits du festival des arts sonores City Sonics qu’il a lancé, en Belgique, avec son association Transcultures et la ville de Mons. Musiques électroniques et matiéristes, poésie sonore, paysage sonore et ambiant, création radiophonique… une introduction Í la diversité des arts sonores commentée par un concepteur sonore/directeur artistique et critique passionné de « sound art ».
Jeudi 3 juin Í partir de 20H30
En live aussi bien que dans son home labo audio « Studio de sable », Nicolas Baudoux - alias DJ Elephant Power (Bruxelles) - semble toujours friser la totale perte de contrÍ´le avec une science du dérapage unique et un groove irrésistible. Ses prestations scéniques sont autant de performances virtuoses pleines d’humour et d’hyperénergie communicative. Mélange original d’humour absurde, de sample hip-hop et d’une foule de sons surprenants.
Samedi 5 juin, de 19 Í 20H30
Gauthier Keyaerts (Bruxelles) développe, depuis 2008, le projet audio hybride The Aktivist. Résultat d’un parcours musical atypique mais cohérent, passant par des créations hertziennes (sur Radio Campus-Bruxelles), des improvisations live, des collaborations audio et visuelles, des musiques pour les arts de la scène ou plastiques, Gauthier Keyaerts tente d’établir des dialogues interdisciplinaires (musique et vidéo, danse, théatre…) et inter musicaux, sans se soucier des carcans d’usage.
Stéphane Kozik est agrégé de l’Ecole supérieure des arts plastiques et visuels de Mons. Plasticien et musicien pluridisciplinaire, il réalise aussi bien des live musicaux, des installations sonores et interactives, des performances audiovisuelles que des créations d’instruments atypiques. Il présente une installation intitulée Des oreilles pour voir, parcours sensoriel o͹ les visiteurs distinguent le trajet de leurs pas par l’écoute. Grace Í un système de capteurs et d’un casque sans fil, chacun est libre, au fil de ses pas, de ralentir, accélérer, s’arrêter, étudier l’environnement qui l’entoure, reprendre sa route.
Le triptyque Radicaux libres est joué, filmé et projeté en direct sur scène. Vidéos, sculptures arte povera et histoires de peintures imaginées et réalisées par Natalia de Mello, multiplasticienne d’origine portugaise basée Í Bruxelles, dialoguent avec les compositions musicales de Gauthier Keyaerts, électron libre de la création musicale bruxelloise.
Et enfin, cherry on the cake, les massages sonores d'Isa Belle, en toute complicité avec Paradise now.
Vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 juin de 15H Í 19H, sur réservation.
Le massage sonore utilise les bols tibétains (des bols chantants constitués d’un alliage de sept métaux, de différentes tailles et tonalités), bols en cristal, clochettes, mini carillons, petits xylophones… Le son est frappé ou frotté sur et autour du corps allongé qui reçoit cette vibration et en émet Í son tour. De cet échange naÍ®t une sensation de bien-être et d’harmonie. Le corps devient une partition qui reçoit votre musique intérieure. Une diffusion d’huiles essentielles complète le jeu subtil des ondes sonores. Durée : entre 10 et 20 minutes. Cet environnement sonore immersif par Paradise Now invite les visiteurs Í ce voyage initiatique. Inscription sur place Í l’Acropolium.
E-Fest, premier et unique festival de culture digitale au Maghreb et plus largement dans le monde arabe, bouclera son programme bientÍ´t (décembre 2010). Ça pourrait être notre dernière chance de faire immersion dans ce monde nouveau o͹ tous les sens sont interpellés. Une expérience Í vivre même si on n’est pas de véritables adeptes de la musique électro. Et justement, E-Fest est beaucoup plus que de simples concerts de musique électro, c’est un voyage initiatique Í découvrir. Fermez les yeux et laissez-vous guider !