Monajat Yultchieva : La voix de l’authenticité

La soirée de clÍ´ture de la septième édition de MÍ»siqat était ouzbek ; avec la voix de la somptueuse MÍ´najat Yultchieva...

Monajat Yultchieva : La voix de l’authenticité

La soirée de clÍ´ture de la septième édition de MÍ»siqat était ouzbek ; avec la voix de la somptueuse MÍ´najat Yultchieva. Ce festival international de musique traditionnelle et néo-traditionnelle est organisé par le Centre des musiques arabes et méditerranéennes, Í  l’ancien palais Ennejma Ezzahra du Baron d’Erlanger, Í  Sidi Bou Saͯd. Quoi de plus beau que de se retrouver, le temps d’un spectacle, plongé, durant près d’une heure et demie, dans l’atmosphère de la musique de ce pays. Une musique qui crie son identité et sa spécificité orientales.


Méditation et ivresse


 Cette voix sobre et puissante retrouvait, ce soir-lÍ , le public mélomane de MÍ»siqat, qu’elle avait rencontré trois années auparavant. Un retour tant attendu, depuis l’annonce du programme de MÍ»siqat, cette année. La tradition est le fil conducteur de ce spectacle exceptionnel. Pour Monajat, cela commence au niveau de l’accoutrement, avec une robe longue, comme sortie d’un autre temps, mais qui épouss le temps présent et continue avec les instruments de musique : deux Rebab, luth Í  cinq cordes et un bendir. La voix et l’ame de l’Ouzbekistan, un pays très lointain, dont la musique traditionnelle nous ressemble un peu trop, s’invitaient sur la colline de Sidi Bou Saͯd. Une rencontre qu’on croirait impossible et qui a eu lieu, grace aux créateurs de cette manifestation annuelle. Le Maqam, chant spécifique chez cette cantatrice qui ne se prend pas du tout pour une vedette, ennivraient durant ce tour de chant qui invitait Í  la méditation et jusqu’Í  l’ivresse. Il y avait de l’imploration, certes, mais aussi toute cette musique savante de l’Asie centrale. Cela commence par une introduction qui monte au fur et Í  mesure que les mots et les sons allaient de pair. Le timbre d’alto de Monajat Yultchieva est stable au début, pour devenir ensuite, accrocheur. Il atteint, en fin de compte, son point culminant pour partir dans des variations autour de rythmes et de sons, de mots de méditation sur le temps qui passe. La voix devient, du coup, impériale, majestueuse et au zénith. Les anciennes mélodies ouzbeks sont ainsi remises au goÍ»t du jour.


Le petit cadeau


A la fin du spectacle et devant les rappels, Monajat a retrouvé la scène pour chanter en s’accompagnant d’un grand tambourin. Elle et son public étaient extasiés. La communion était totale et les « bravo » fusaient de toutes parts. Et ce n’était pas seulement ce petit cadeau que venait offrir cette grande chanteuse, venue d’ailleurs, car tout le spectacle  l’était !


B.L.